Rares sont les films de genre à s’être frayé un chemin jusqu’aux cinémas en cette année 2020 si particulière. Il semblerait toutefois que The Wretched ait suivi la meilleure voie pour arriver jusqu’aux spectateurs. Après Invisible Man, Relic… ce film a surpris tout le monde avec un succès aussi retentissant qu’inattendu. Réalisé par les frères Brett et Drew Pierce, il a conquis les drive-in américains, en pleine renaissance depuis le confinement. Une série B sympathique qui sortira en DVD et Blu-ray le 2 décembre prochain.
« Mélange tordu entre conte de fées et horreur »
Ainsi Sam Raimi, réalisateur d’Evil Dead et de Jusqu’en Enfer, qualifiait-il The Wretched. Surfant sur la vague « sorcières », créatures mythiques qui reviennent en force dans le fantastique ces derniers temps, ce film a effectivement tout pour plaire. Un jeune garçon passant l’été chez son père trouve les agissements de sa voisine de plus en plus étranges. Et pour cause ! Celle-ci se révèle possédée, son âme dévorée par une sorcière vivant dans les bois et se nourrissant « des oubliés ».
Un scénario qui rappelle, entre autres, Under The Lake, The Autopsy of Jane Doe, The Witch ou encore Le Rituel. D’excellentes références qui conduisent à un résultat plaisant à suivre… Mais sans réelle personnalité. En effet, les fans du genre ne seront absolument pas surpris par les rebondissements du film ni par sa fin mais pourront se délecter de quelques bonnes idées dans la réalisation.
The Wretched, les misérables
Le pitch de départ de The Wretched n’a pas grand-chose d’original. Un développement extrêmement linéaire, alternant scènes effrayantes et passages de la vie quotidienne d’un ado. On se passerait d’ailleurs volontiers de certaines, qui n’apportent rien au film si ce n’est le quotat de jeune fille dénudée. Les scènes purement horrifiques demeurent toutefois parfaitement réussies. Les hallucinations du héros évoquent celles du brillant The Mirror, de Mike Flanagan et les apparitions du monstre s’avèrent glaçantes.
Le film fonctionne surtout grâce à la crédibilité de ces personnages. En dehors des jeunes interprétant la valse habituelle du « suis moi je te fuis, fuis moi je te suis », les adultes et notamment la sorcière se révèlent assez intéressants. Le père et la belle-mère du héros paraissent gênés mais suffisamment matures pour ne pas tomber dans un cliché de rejet envers un enfant capricieux. Le couple d’à côté, bizarrement assorti, fonctionne très bien, insistant sur la forte personnalité de la mère, tout en subtilité et donne envie d’y croire.
Un sortilège de possession réussi
Les personnages bien écrits et interprétés, les effets d’horreur réussis, les screamers correctement répartis… The Wretched ne surprend pas par son originalité mais reste un bon divertissement. On aimerait finalement en savoir plus sur cette sorcière mythique habitant à côté ! S’appuyant sur une fin machiavélique prévisible mais intelligente, il s’avère finalement assez difficile à arrêter en cours de route. À regarder entre amis, dès que cela sera de nouveau possible !