Il fallait bien un minimum d’une heure et demie d’entretien pour toucher un poil de l’âme de Guillaume Brac, auteur des formidables Un monde sans femmes et Tonnerre, actuellement en salles. Avec une grande humilité, il nous raconte combien il lui fallut de temps pour s’accepter comme cinéaste, lui qui a suivi le cursus production de la Fémis et a fondé sa propre société de production, Année Zéro, avec de fidèles collaborateurs.
Captant avec tact les émotions humaines, il nous explique que son travail était un partage entre un réel contrôle de son œuvre et une place pour l’improvisation, « des choses qui échappent et s’inventent sur le moment ». Puis le montage où il est possible d’affiner les scènes, « de faire ressortir des choses » qui n’existaient pas en soi. Il nous évoqueaussi Vincent Macaigne, troupier majeur de son cinéma, qui a quelque chose du regard, « tendre, doux et triste ».
Des regards qui créent une alchimie indispensable à son duo de Tonnerre, actuellement en salles, et à rattraper urgemment.