The Last of Us version HBO continue son bonhomme de chemin, en déployant là encore un respect prononcé à la trame du jeu vidéo. Après un épisode 6 sous forme de respiration, les enjeux deviennent encore plus personnels pour Joel et Ellie, alors que l’hiver glacial devient le théâtre de sanglants évènements.
Nous arrivons déjà sur la dernière ligne droite de The Last of Us ! Après l’introduction, les premiers obstacles, un excellent épisode parallèle, l’arc à Kansas City et l’arrivée inédite à Jackson, place à l’hiver ! Une période cruciale dans le jeu vidéo, étant donné qu’il s’agit d’un chapitre principalement dédié à Ellie. En effet, les épisodes « Left Behind » et « When We Are in Need » adaptent fidèlement le fameux DLC du jeu vidéo, ainsi que l’intense confrontation à la communauté de David.
The Last of Us : Left Behind
Pour rappel, après la sortie de The Last of Us en été 2013, Naughty Dog eu la bonne idée de sortir un DLC de 3-4h à la St-Valentin 2014. Intitulé « Left Behind », ce dernier s’intercalait au même moment que pour la série, à savoir juste après la blessure quasi-mortelle de Joel suite à leur escapade au Colorado. L’occasion de jouer sur deux temporalités, où Ellie cherchait des médicaments dans le présent, et se remémorait un épisode important de son passé !
L’épisode 7 (seul épisode réalisé par une femme, à savoir Lisa Johnson) adapte donc avec une réelle fidélité le fameux DLC, en se concentrant avant tout sur l’élément flash-back : le jour où Ellie s’est fait mordre par un infecté, plus d’un mois avant sa rencontre avec Joel et Tess. L’occasion donc de découvrir qui est cette fameuse Riley, et de revivre bon nombres de passages directement hérités du DLC de 2014.
Neil Druckmann a entièrement écrit cet épisode, d’où le caractère extrêmement fidèle à l’ensemble. Passée une séquence introductive à l’école de la FEDRA, nous découvrons donc Riley, jouée par Storm Reid (Euphoria, The Suicide Squad). Cette ado de 17 ans revient d’un long séjour hors de Boston, alors qu’elle a été recrutée par les Lucioles. La tension entre les deux meilleures amies est palpable étant donné qu’Ellie n’a toujours pas digéré ce départ, mais Riley parvient efficacement à détendre l’atmosphère. Comme toujours, l’alchimie entre les actrices fait mouche, et porte l’ensemble de l’épisode !
Ce pour qui on se bat
Le spectateur peut ainsi redécouvrir cette fameuse escapade en centre commercial, avec son lot de références (la borne d’arcade, le carrousel, les masques d’Halloween, la danse sur « I Got You Babe« , le photomaton…) digérées et bien sûr le fameux baiser entre Ellie et Riley. Un point pivot pour Ellie (qui trouvera ses répercussions dans The Last of Us Part II), juste après que Riley décide de rester auprès d’elle par amour.
Bien entendu, ce court instant en lévitation sera interrompu par un infecté, qui va mordre les deux jeunes filles. S’ensuivent donc les derniers instants du duo, désireuses de lutter chaque seconde qu’il leur reste encore à vivre. La suite on la connait : Ellie a miraculeusement survécu, et décide en 2023 de tout faire pour que Joel puisse survivre de sa blessure à l’abdomen. C’est à partir de ce moment que les choses se gâtent !
Hiver teinté de sang
L’épisode 8 est réalisé par Ali Abbasi (Les Nuits de Mashhad) et débute selon le point de vue de la communauté de David. Un segment ultra attendu des fans et pour cause : le joueur jouait Ellie pour la première fois, contrainte de chasser elle-même. C’est dans ce contexte qu’elle faisait la connaissance de David (joué par Nolan North, aka Nathan Drake), curieux leader d’un groupe de survivants ayant recours au cannibalisme pour survivre.
L’adaptation série rajoute une dimension de prophète religieux à ce dernier, guidant ses brebis égarées avec douceur, mais également une poigne de fer lorsque les circonstances l’exigent (la gifle!). Un ajout pas forcément nécessaire au premier abord, mais apportant un degré d’incarnation supplémentaire à des personnages que nous ne voyions initialement que comme des NPC voulant notre peau (dommage de ne pas les revoir par la suite d’ailleurs, à croire qu’ils disparaissent totalement de l’intrigue), et qui apparaissent ici comme des survivants prêts à tout pour protéger les leurs (comme n’importe quel individu de The Last of Us).
La survie à tout prix
« When We Are in Need » se concentre donc sur la relation Ellie-David (impeccablement interprété par Scott Sheperd), et sur la résurrection symbolique de Joel, prêt à péter des genoux pour sauver sa protégée. Si on déplorera un nombre limité d’opposants, Joel laisse toujours transparaître l’individu qu’il a pu être par le passé : extrêmement violent et dangereux (la survie à tout prix !). Point bonus : Troy Baker (l’interprète original de Joel) incarne ici James, le sous-fifre de David !
L’attirance-répulsion de David envers Ellie y est également bien retranscrite (là encore sa nature de guide autoproclamé est mise en avant), dans des séquences reprises telles quelles : les révélations au coin du feu (Joel a bien tué un de leurs membres dans l’épisode 6), le dialogue en cellule, et bien sûr l’altercation finale dans le restaurant en proie aux flammes. Un respect total, mais qui amenuise (là encore) grandement le caractère graphique et le degré de viscéralité globale.
Direction Salt Lake City
Bref, The Last of Us nous présente donc un Joel et une Ellie cette fois plus soudés que jamais, mais quelque chose a changé chez Ellie. Outre les résurgences de la perte de Riley, la jeune ado comprend désormais la violence accrue de ce monde sans foi ni loi. La survie à tout prix certes, mais en perdant quelque peu son humanité : ce sera évidemment le sujet principal de l’épisode 9 « Look for Light »,venant conclure cette Saison 1.