La mère Œdipienne
Les rôles de femmes cérébrales et torturées, c’est un point commun que Nicole Kidman partage avec Isabelle Huppert (à qui elle voue une admiration). A l’inverse de la mère castratrice parfaitement assumée, la maman Œdipienne est victime de son pouvoir de séduction qui touche les petits et les jeunes garçons. On pense tout de suite à Sean dans Birth de Jonathan Glazer, qui, à neuf ans, est habité par l’obsession de l’épouser. Obsession presque touchante si on la compare à celle de l’horrible petit Achille, épouvantable sale gosse de Dogville – tout droit sorti de l’imagination de Lars Von Trier – qui supplie Nicole Kidman de lui mettre des fessées pour le plaisir.
Au moins, elle ne lui aura pas uriné dessus comme pour Zac Efron dans Paperboy. Une prestation qui a sans doute suffit à dégoûter à vie le jeune éphèbe des films indés. Pour poursuivre la comparaison avec Huppert, le rôle de Charlotte Bless dans le film de Lee Daniels rapproche peut-être plus l’actrice de l’univers de George Bataille, le personnage de Zac Efron la voyant à la fois comme une mère et une amante.