Le top séries de Charley
We Are Who We Are
Diffusée sur HBO cet automne, la mini-série de Luca Guadanigno n’a étonnamment pas trouvé de distributeur en France pour le moment (initialement prévue pour fin novembre). C’est réellement dommage, car on tient sans aucun doute la nouveauté série la plus rafraïchissante de l’année. Quelque part entre Euphoria et Call Me by Your Name, la nouvelle réalisation de Guadagnino (qui réalise les 8 épisodes) nous invite à un vrai voyage émotionnel. Avec au centre un duo d’adolescents en marge terriblement attachant, We Are Who We Are est une série singulière portant un regard lumineux et plein de chaleur sur un tas de personnages humains. Une humanité qui déborde à chaque plan et dans chaque acteur. Une histoire de coming-of-age story et d’exploration identitaire d’ados expatriés dans une base militaire italienne, brillamment filmée dans un style naturaliste mais avec une vraie maitrise du cadre. De plus, la bande-son y est franchement sensationnelle (de Frank Ocean à Blood Orange), pour au final un portrait familial et identitaire atypique, mais tout à fait moderne. C’est excellent, et cela arrive très vite en France !
Better Call Saul – Saison 5
Tout a déjà été dit sur Better Call Saul, mais autant en rajouter une couche. D’habitude considérée comme très réussie, mais dans l’ombre de Breaking Bad, la série préquelle de Gilligan parvient avec cette avant-dernière saison à rattraper le roi. Portée par un Bob Odenkirk absolument impérial et un casting irréprochable (notamment Rhea Seehorn en Kim Wexler), Better Call Saul touche l’excellence. La mise en scène n’aura jamais été aussi virtuose dans l’univers de Breaking Bad, et les quelques derniers épisodes de cette saison proposent sans aucun doute les moments de tension les plus prenants de cette année. Une perle, dont le seul défaut est de nous faire languir dans l’attente de la saison 6 !
I Know This Much is True
Cette mini-série de Derek Cianfrance (The Place Beyond the Pines, The Light Between Oceans, Blue Valentine) est curieusement passée sous les radars, alors qu’il s’agit de la meilleure mini-série de l’année. Portée par une double performance saisissante de Mark Ruffalo, ce sombre récit désenchanté se révèle être un vrai drame intimiste profondément touchant, mis en scène de manière poignante. Cela se dévore avec un immense plaisir malgré les thèmes difficiles abordés. Un incontournable de cette année !
Le flop de Charley
Westworld – Saison 3
Westworld n’est pas la pire série de l’année, loin de là. Mais cette saison 3 est symptomatique des errances narratives du show depuis la toute fin de la saison 1. Parvenant à chaque fois à aborder des thématiques intéressantes et consubstantielles au genre SF, Westworld se contente d’une exploration en surface. Finalement le schéma reste le même, seul le décor change : des protagonistes cherchant un sens et leur humanité dans une révolte de la machine contre l’homme. Ce ne serait pas un souci si la structure narrative se révélait moins balisée et plus incarnée. Au final on revient toujours au même point, et on espère que Jonathan Nolan et Lisa Joy savent où ils veulent aller pour la suite.
Avenue 5
Une série à l’humour cynique et acidulé dans un cadre de SF, par le créateur de Veep et produite par HBO : que peut-il se passer de mal ? Avenue 5 est l’exemple parfait de la belle entreprise au casting alléchant (Hugh Laurie, Josh Gad…) qui se crashe au décollage. Un humour mal rythmé, poussif, parfois proche de la roue libre, le show tourne méchamment en rond. Il faudra attendre les 2 derniers épisodes pour la voir se réveiller un minimum, mais à part quelques gags réussis, pas de quoi en vanter les mérites !
La Révolution
Une ambitieuse série française se déroulant dans un contexte uchronique pré-prise de la Bastille, où la noblesse atteinte de la maladie du sang bleu attaque la plèbe. Les moyens sont là afin d’obtenir un drame historique prenant ses libertés pour embrasser le mariage des genres (comme l’illustre Pacte des Loups). Mais dès le 1er épisode le constat est là : une belle production design et une belle photographie au service d’une histoire délaissant très vite les machinations scénaristiques pour finir sur du sous-CW. Entre antagonistes cabotinants, persos secondaires inexistants ou minaudant, seul le personnage de Guillotin arrive à tirer son épingle du jeu. Une belle déception pour ce qui s’annonçait être le blockbuster Netflix français.