Personne ne l’avait vu venir même dans nos rêves les plus fous : L’Incal va avoir droit à son adaptation en film ! Et oui, la bande-dessinée chef-d’œuvresque d’Alejandro Jodorowsky et Moebius va devenir un film, réalisé ni plus ni moins que par Taika Waititi (Thor Ragnarok, Jojo Rabbit). Une nouvelle partagée en vidéo par l’auteur et Frank Pavich (ci-dessous).
Publié de 1980 à 1988, L’Incal nous fait suivre dans un futur lointain et dystopique les aventures de John Difool, détective privé aux accents de loser magnifique. Ce dernier vit dans une cité foisonnante telle une Babylone futuristico-cauchemardesque aux mains d’une oligarchie décadente. JDF (pour les intimes) se verra remettre une mystérieuse pyramide blanche et noire des mains d’un extra-terrestre à l’agonie. Il s’agit de l’Incal, un artefact aux pouvoirs inouïs capable de changer le destin de l’univers. Avec sa mouette acolyte Deepo, Difool va être traqué à travers la galaxie par divers factions désireuses de faire main-basse sur l’Incal. Scientifiques, aliens bizarroïdes et autres despotes en tout genre vont entrer dans la course, avec à la clé le destin de l’univers.
L’Incal puise sa source du Dune avorté par Jodorowsky, ayant ensuite développé son univers propre. En résulte une aventure inouïe entre space opera, traité philosophique et essai surréaliste (pour les néophytes, l’intrigue va très trèèès loin dans la rêverie et l’imagerie cosmique). Luc Besson s’en était par ailleurs inspiré pour Le 5e Élément (on retrouve des similitudes de direction artistique). Longtemps considéré comme un serpent de mer inadaptable, le succès de Dune a peut-être donné de l’idée à un Jodo enclin à confier les rênes à Waititi.
Alors que ce dernier croule sous les projets (Thor Love & Thunder, un film Flash Gordon, la série Charlie et la Chocolaterie pour Netflix ou encore l’adaptation Disney de la Tour de la Terreur avec Scarlett Johansson), L’Incal est sans doute un projet de choix pour le cinéaste néo-zélandais. Grand fan de l’œuvre de base, il a également le savoir-faire adéquat pour emballer une grosse production avec talent, tout en embrassant le caractère loufoque, foisonnant et complètement débridé de la BD. Évidemment, il va falloir s’armer de patience vu le calendrier chargé du bonhomme, mais on tient là un des projets les plus excitants des prochaines années !