1964. Steven Spielberg découvre un film français intitulé L’Homme de Rio. Et c’est le choc. Il se dit alors qu’il est temps de réaliser son propre film d’aventure et Indiana Jones se mue progressivement en une réalité devenue culte. Pourtant, Belmondo ressemble plutôt à un Tintin sous amphétamines.
L’Homme de Rio souffre de coutures parfois grossières (typique d’une production Belmondo de cette période-ci) et d’une Françoise Dorléac charmante, mais franchement casse-pied, rôle féminin au fort caractère par trop surligné. Néanmoins, difficile de résister à l’énergie cartoonesque du long-métrage, qui multiplie les morceaux de bravoure sans aucun temps mort. Bébel, cascadeur intrépide, ne cesse de se mettre en danger de manière spectaculaire pour le seul plaisir du spectateur, qui est total.
L’esprit bon enfant comme surréaliste de l’intrigue est assumé de bout en bout, jusque dans un final en pleine jungle qui touche au romanesque mystique. Aussi, le dépaysement d’un cadre comme Rio et ses plans larges en hauteur contribuent au sentiment d’évasion, but avéré de De Broca, qui signera après une célèbre série d’aventures avec la star Belmondo. Morceau de bravoure ultime, la chorégraphie folle d’une bagarre en plein bar, où les protagonistes sont baladés de mètre carré en mètre carré avec une grâce sauvage. Retrouvez-le en Blu-Ray et DVD depuis le 13 Mai 2013.
Un commentaire
J’ai toujours été amusé par les emprunts de l’Homme de Rio aux Aventures de Tintin. J’ai fini par en faire un quiz disponible ici : bgrabot.wix.com/tintin-homme-de-rio