Dans le coin droit, le réalisateur du fantastique Quelques minutes après minuit J.A. Bayona. Dans le coin gauche, celui qui lui a laissé la caméra, mais a gardé la plume : Colin Trevorrow. C’est parti pour un match Jurassic World : Fallen Kingdom garanti sans spoilers !
Dès le début de Jurassic World : Fallen Kingdom, les adversaires ne prennent pas le temps de se jauger et les attaquent fusent ! Alors que Trevorrow loupe son coup avec introduction totalement sans surprise, Bayona frappe en y mettant la tension qu’il faut et de bonnes grosses bébêtes. On peut déjà avoir un petit aperçu du combat qui nous attend : les personnages vraiment très cons pour l’un, la majesté des dinosaures pour l’autre. On espère que la suite de l’affrontement sera équilibré.
Test du jeu Jurassic World : Evolution
Sauf que soudain, Bayona ralentit le rythme. Déjà épuisé ? Son adversaire en profite et assène uppercut sur uppercut avec un scénario qui rend hommage au premier Jurassic World… en reprenant toutes les mauvaises idées et en oubliant les bonnes. Des références maladroites à la saga originale, une relation Owen / Claire superficielle et un script qui prend tous les raccourcis possibles… on espère que J.A. va se ressaisir parce que là il se laisse faire… enfin, plus précisément il ne peut rien faire.
Déjà le décompte ?
Pourtant on sent que le réalisateur tente plusieurs fois d’écarter son adversaire dès qu’il s’agit de symboliser le dino et nous signe quelques plans superbes. Au jeu de la grandeur, il écrase son prédécesseur en replaçant son sujet au centre de l’image… quand on lui en accorde la liberté.
Car il ne faut pas le nier, son opposant mène le bal et n’aura de cesse de le pousser dans les cordes et au moment où on nous ressort la « merveilleuse » idée d’un animal génétiquement modifié, on a vu Bayona tombé sur le ring. La première partie du dernier tiers au château a d’ailleurs failli le mettre K.O. avec des méchants qui n’ont visiblement rien appris depuis le premier Jurassic Park. Un modèle d’intelligence ces gars-là.
Jurassic World : Fallen Kindom n’est pas Rocky
Mais Bayona est un peu notre Rocky à nous et il ne faut pas l’enterrer trop vite. Dès que les « fauves » sont lâchés, il reprend du poil de la bête et balance droite sur droite en nous proposant presque un autre film qui fait fi du scénario (ou du moins malgré) pour nous offrir un thriller angoissant du plus bel effet. On en oublierait presque tout le reste tant le film se rattrape sur ces précieuses minutes où le cinéaste peut faire parler son talent. C’est sombre à l’image, mais lumineux dans la mise en scène. On se plaît à imaginer un Jurassic World : Fallen Kingdom entièrement contrôlé par le réalisateur.
Mais Colin « Apollo Creed » Trevorrow est le patron de ce combat et ne laissera jamais le petit nouveau lui voler sa ceinture de champion. Dans un ultime retournement de situation finale catastrophique, il finit de remettre son remplaçant à sa place. La cloche sonne et la victoire de Trevy ne fait aucun doute. Il a presque systématiquement empêché l’autre d’installer son jeu. Il l’annonce : il reprend la caméra pour Jurassic World 3, il n’y aura pas de match retour, on n’est pas dans Rocky. Dommage.
Merci à J.A. Bayona pour nous avoir fait vibrer, rêver, espérer avec son style et sa sensibilité envers les vrais héros du film : les dinosaures. Il n’a peut-être pas gagné ce match, mais c’est notre vainqueur du cœur.
Jurassic World : Fallen Kingdom est sorti en Blu-ray et DVD le 9 octobre 2018.
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