Mourir peut attendre marque la dernière apparition de Daniel Craig en James Bond. Après 15 ans de loyaux services, son arc narratif arrive enfin à terme, avec l’assurance d’un tout nouvel interprète pour les prochaines années. Afin de commémorer comme il se doit ce départ, il est temps de faire le bilan des 5 précédents films, et de regarder le documentaire Being James Bond :
- Casino Royale aura su moderniser James Bond avec brio, et donner un nouvel élan salvateur à la saga.
- Quantum of Solace aura tenté de continuer sur cette vague, malgré de gros problèmes de production.
- Skyfall aura représenté un beau chant du cygne pour la franchise, en plus d’être un énorme succès.
- Spectre aura quand à lui été un retour aux bases, pour un résultat un peu plus contrasté.
- Mourir peut attendre constitue la conclusion de tout cet arc, tout en l’inscrivant dans l’héritage Bondien.
Mais avant de parler de chacun de ces films en détail, il y a déjà 60 ans de à trier ! 007 aura traversé les âges, en s’adaptant régulièrement aux mœurs contemporaines. Le personnage aura conservé le même ADN ceci-dit, avec quelques variations notables.
Alors que Bond revient pour sa 25e aventure, classons tous les films (qui sont disponibles sur Salto) et détaillons le Top 10 aux pages suivantes :
- 12. Permis de Tuer (1989)
- 13. Demain ne meurt jamais (1997)
- 14. Rien que pour vos Yeux (1981)
- 15. Spectre (2015)
- 16. Le Monde ne suffit pas (1999)
- 17. On ne vit que deux fois (1967)
- 18. Quantum of Solace (2008)
- 19. L’Homme au Pistolet d’Or (1974)
- 20. Meurs un autre jour (2002)
- 21. Dangereusement Vôtre (1985)
- 22. Moonraker (1979)
- 23. Vivre et laisser mourir (1973)
- 24. Octopussy (1983)
- 25. Les diamants sont éternels (1971)
10. James Bond contre Dr No (1962) / Mourir peut attendre (2021)
Difficile (pour l’instant) de départager la 1e et la dernière aventure en date de Bond. Concernant Dr No, il s’agit clairement de l’opus prototypal, nous introduisant au personnage via un Sean Connery en bonne forme qui entrera dans la légende. Une Bond girl mythique (mais finalement assez lisse aussi), une intrigue d’espionnage nous emmenant en Jamaïque (comme No Time to Die !), un méchant trèès « Bondien » (mais sous-exploité comme dans No Time to Die). James Bond contre Dr No fait office de date dans l’histoire du cinéma populaire, et ce n’est pas pour rien tant il pave la route pour plusieurs décennies de suite !
Concernant ce dernier, cette 25e aventure de l’agent secret jouit d’une fabrication exemplaire, de personnages féminins réussis, et d’un climax sur une île (comme Dr No!) à la dimension émotionnelle fortement surprenante. La première véritable conclusion pour un interprète de l’agent secret, qui répond à la fois à sa toute première aventure, mais également à Au Service Secret de Sa Majesté ! Un épisode clivant, mais audacieux donc en plus de proposer de jolis morceaux de bravoure, et un vrai baroud d’honneur pour Daniel Craig !
James Bond contre Dr No est disponible en DVD, Blu-ray et VOD sur Salto
Mourir peut attendre sortira en salles le 6 octobre 2021
9. Opération Tonnerre (1967)
Thunderball est sans doute le dernier grand Bond de Sean Connery, s’ouvrant sur via la délicieuse chanson éponyme de Tom Jones ! Dans cet opus, on retrouve encore une fois tous les ingrédients d’un Bond réussi : un héros masculin plein de flegme et qui balance des salades de phalanges, de l’exotisme avec une vraie ampleur cinégénique, un méchant très vilain, de la femme fatale (Fiona Vulpe en est une des plus emblématiques), une Bond girl pleine de charme (la frenchie Claudine Auger), une BO du tonnerre par John Barry, des gadgets (le fameux jet-pack !)…
Par ailleurs, ce 4e opus de la franchise constituait pour l’époque une véritable révolution de par ses séquences aquatiques combinant un nombre hallucinant de prouesses techniques ainsi que des spécificités de montage dynamiques inédites. En résulte un Bond flamboyant de maîtrise, classieux, créatif et immersif (bien qu’un chouilla long !). Bref, ça harponne bien !
8. L’Espion qui m’aimait (1977)
Le meilleur Moore tout simplement ! Un Bond qui est sur la corde raide entre le pastiche et le film d’espionnage, mais qui curieusement fonctionne très bien, notamment par le duo principal à la recherche de sous-marins nucléaires ! D’un côté un Roger Moore tout en charme british, de l’autre son avatar féminin en la présence d’Anya Amasova (l’agent russe Triple X, jouée par Barbara Bach). Une des meilleures Bond girls qui offre un contre-poids parfait pour 007 !
Et si on a affaire à un film bien de son époque, la production design de Ken Adams fait toujours mouche (la base Atlantis), Requin est encore un des antagonistes les plus cultes de la saga, et la Lotus amphibie un des véhicules emblématiques de la série. Un 007 bien délectable en définitive !
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7. GoldenEye (1995)
Après que la franchise soit en grosse perte de vitesse, Goldeneye fut un véritable coup de pied dans la fourmilière à l’époque ! Premier Bond produit par la fille Barbara Broccoli, cet opus de Martin Campbell (qui réitéra l’exploit en 2006) modernise le héros via l’introduction de Pierce Brosnan dans le rôle. Parvenant admirablement à synthétiser la masculinité, le flegme, la physicalité et un côté dandy sophistiqué, ce dernier s’impose immédiatement comme une icône et un Bond marquant.
On retrouve tous les ingrédients phares de la saga, dans une intrigue post-Guerre Froide bien orchestrée. De l’action maitrisée (c’est brut et sec), des méchants réussis (spoiler : Sean Bean meurt)…on retiendra particulièrement le personnage de Xenia Onatopp, une Bond girl psychopathe et libidineuse formidablement jouée par Famke Janssen. Quelques CGI on légèrement vieilli, et son aspect grisâtre (mais cohérent) peut rebuter, mais on tient là un opus très apprécié des fans, pour une modernisation réussie ! En bonus, le générique par Tina Turner est complètement culte !
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6. Tuer n’est pas jouer (1987)
Un Bond oublié, qui pourtant s’avère être une franche réussite ! Épique et brutal, The Living Daylights en VO est la première apparition de Timothy Dalton en 007. Une incarnation très appréciée car extrêmement proche de la caractérisation du personnage dans les romans de Fleming. Méthodique mais classe, on a faire à un Bond professionnel qui n’hésite pas à tuer et balancer des tatanes.
Une vraie bouffée d’air frais suite à l’ère Moore, qui propose par ailleurs un formidable thème par John Barry, qui tirera sa révérence en tant que compositeur de la saga avec cet opus. Une bande-originale phénoménale qui accompagne à merveille les divers morceaux de bravoure de ce film qui va à 100 à l’heure, allié à un vrai dépaysement international. On pourra également noter le climax ultra généreux en Afghanistan, dont certains éléments auront carrément été repris pour Uncharted 3 ! Bref, un Bond sec, brutal, impressionnant et trépidant !
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5. Bons Baisers de Russie (1963)
Un James Bond culte, qui reprend tous les éléments de Dr No pour les décupler. Plus fort, plus grand, on doit notamment la réussite du film à un Connery plus magnétique que jamais en 007. On notera également l’introduction du célèbre Blofeld dans cet épisode, associé à des antagonistes cultes comme Rosa Klebb ou le colosse russe Red Grant. Ce dernier fera figure de feuille de route à suivre pour tout futur henchman de la série, avec notamment ce combat brutal dans un train (repris dans Vivre et laisser mourir ou encore Spectre).
Un James Bond qui aura imposé un vrai gold standard (magnifié dans l’opus suivant), avec des qualités de fabrication indéniables. Un superbe opus très Hitchockien, qui de surcroît nous livre la première bande-originale marquante par John Barry, avec l’introduction du 007 Theme, et un générique tout en sensualité ! Culte !
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4. Skyfall (2012)
Let the Skyfaaaalll, when it crumbleeees… On connait tous la sublime chanson d’Adèle, mais cette 23e aventure de Bond est heureusement bien plus que cela ! Après une superbe modernisation dans Casino Royale et l’échec que fut Quantum of Solace, le réalisateur Sam Mendes (1917) parvient à un rare numéro d’équilibriste en jonglant entre influences contemporaines et plus classiques de la saga (quitte à légèrement perdre ce qui faisait la spécificité du Bond de Daniel Craig !).
Magnifique visuellement, Skyfall transpire la classe et la sophistication, renouant avec une vraie dimension cinématographique chère à la saga. Gadgets, Bond Girl, méchant iconique, dernière apparition de Judi Dench en M, on tient là un épisode versant dans le psychanalytique sans saborder son caractère ludique. Une intrigue avec 1 ou 2 ficelles, qui demeure un des musts de la série, en plus d’être le plus lucratif à ce jour. Déjà culte donc, comme on en parle dans notre critique !
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3. Casino Royale (2006)
Casino Royale fait office de petit miracle au sein de la saga : virage à 180° après un Meurs un autre jour flirtant avec le nanar, ici on revient aux fondamentaux avec un Bond tueur et ultra professionnel. Ce n’était pas gagné d’avance avec l’annonce de Craig dans le rôle (un blond aux yeux bleus), et pourtant il en impose comme jamais dès la formidable séquence d’introduction en noir et blanc.
Mais surtout, outre son aura plus réaliste, cette première aventure de James en agent 00 nous offre une facette humaine et sensible, avec notamment cette histoire d’amour avec Vesper (Eva Green, campant une des meilleures Bond Girls). De l’action pêchue, de l’émotion, un David Arnold en grande forme, un scénario travaillé…comme précisé dans notre critique, il lui manque une vraie facture visuelle digne de ce nom pour être tout simplement parfait !
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2. Au Service Secret de Sa Majesté (1969)
Longtemps considéré comme un opus outsider, Au Service Secret de Sa Majesté est pourtant bel et bien un des meilleurs épisodes de la saga. Opérant à l’époque une vraie scission puisque Connery n’a pas repris le rôle, le film introduit (et ce bien avant l’ère Craig) une dimension tragique et sentimentale à l’aventure !
Bien sûr, difficile de voir en Georges Lazenby (pour son seul et unique Bond) un des plus grands interprètes de l’agent secret, mais ce dernier arrive néanmoins à jouer de son flegme, tout en proposant une version plus sensible et humaine de 007. Également très impliqué dans les bastons, cet opus regorge de scènes d’action allant crescendo dans le spectacle et la gestion de la tension (la poursuite en ski reste un des musts de la saga).
Malgré 1 ou 2 détails plus kitsch, Au Service Secret de Sa Majesté est également un vrai film d’espionnage avec de l’ampleur et un savoir-faire de mise en scène. On retiendra par ailleurs Diana Rigg (Game of Thrones) en Tracy Bond, un des personnages féminins les plus marquants de la série, cristallisant une fin de métrage inoubliable. Enfin, John Barry livre peut-être le meilleur thème de la saga !
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1. Goldfinger (1964)
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait celui-ci ! Goldfinger représente la quintessence du personnage et de sa mythologie. Tout y est : un Bond séducteur, du pugilat, des gadgets, un méchant charismatique (« I don’t expect you to talk Mr Bond, I expect you to die !« ) avec son homme-de-main Oddjob, l’Aston Martin DB5 , un scénario retors plein de rebondissements, une production design inoubliable, Pussy Galore enduite d’or, le final à Fort Knox…
Mais bien sûr, on y retrouve Sean Connery au meilleur de sa forme, parvenant à incarner chaque facette de Bond avec un flegme déconcertant. Un James Bond tout simplement parfait donc, avec en plus le meilleur générique de la saga signé Shirley Bassey !