Avec Harry Potter à l’École des sorciers de retour dans les salles obscures, il est temps de revenir sur une saga qui, dans les années 2000, a fait beaucoup d’émules pour peu de convaincus.
Harry Potter et les secrets d’une réussite
L’adaptation sur grand écran de la saga littéraire à succès Harry Potter a marqué l’Age d’Or des années 2000. Un phénomène cinématographique est né, lancé sur la durée avec son adaptation des sept tomes en huit films et prêt à écraser tout ce qui se trouverait sur son passage (à l’exception notable du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson). Avec ses 6.37 milliards de dollars au box-office mondial, Harry Potter est la saga qui a survécu dans les années 2000. Mais survécu à quoi exactement ?
Le jeune sorcier n’était pas tout seul à squatter la tête de gondole des rayons jeunesses. A la Croisés des Mondes, Eragon, Les Orphelins Baudelaire avaient un potentiel cinématographique et les studios Hollywoodiens Disney, Warner, Nickelodeon, Paramount, la Fox et New Line ont tenté la ruée vers l’or en se prêtant au jeu de l’adaptation. Au programme, des films mort-nés, des trilogies avortées, des potentiels gâchés, des auteurs déçus et de la frustration chez les fans. Explorons les secrets de la réussite de Harry Potter et pourquoi les autres adaptations se sont (presque) plantées.
Harry Potter possède un potentiel incroyable ! Dans une interview sulfureuse accordée à Playboy (oui on a trouvé un lien entre Playboy et les adaptations de littérature de jeunesse), Daniel Radcliffe trouva les mots justes pour expliquer le phénomène Harry Potter : « (…) les histoires sont super et sont arrivés au bon moment quand les gens craignaient que les jeux vidéo allaient rendre la lecture obsolète. » Les quatre premiers tomes étant déjà des succès de littérature de jeunesse populaires acclamés par la critique. Cinématographiquement parlant, il y avait déjà tous les composants pour l’adapter sur grand écran : un récit initiatique entre Oliver Twist et Peter Pan avec en toile de fond un monde imaginaire riche et original, de l’aventure, du frisson et du drame. Et puis avec La Petite Princesse et Le Jardin Secret qui reçurent bonne presse, Warner n’en était pas à sa première adaptation de la littérature de jeunesse anglaise.
Le casting britannique. Pas de Spielberg, pas de Haley Joel Osment au casting ou de Kathleen Kennedy à la prod, il fallait une touche britannique, autrement c’est « nope ». JK Rowling a insisté sur ce point. Elle avait absolument raison. Le trio principal Radcliffe-Grint-Watson fut parfaitement trouvé et sera inscrit à jamais dans notre imaginaire collectif. Quant à la distribution des rôles concernant les personnages emblématiques, Alan Rickman, Maggie Smith, Helena Bonham Carter, Gary Oldman, Ralph Fiennes Kenneth Branagh, John Hurt sont des comédiens exceptionnels dotés d’une expérience sur les plateaux hollywoodiens et les planches de théâtre. Ils ont su incarner brillamment leur personnage respectif avec rigueur et passion. En version originale, l’accent britannique ajoute une touche d’authenticité non dénuée de charme.
Jouer sur l’attente. JK Rowling était loin d’avoir terminé la saga à l’époque de la sortie de Harry Potter à l’Ecole des Sorciers sur grand écran. Aussi, la parution des livres et des films se chevauchaient, créant un mouvement perpétuel et un état d’excitation tel chez les fans, que Harry Potter n’allait pas tomber dans l’oubli pendant la préparation des films. Les studios ont su prendre le Poudlard Express au bon moment et en profitèrent pour construire un film à la Boyhood d’une durée de 16 heures et espacée sur 10 ans.
Le bal des réalisateurs. Chaque film de la saga Harry Potter possède son identité propre. On remercie les studios de ne pas avoir refilé la licence au réalisateur d’American Pie (on y reviendra). Colombus, Cuaron, Newell et Yates ont fait du bon boulot ; chacun a su imposer sa patte (conte de noël, baroque, comédie britannique et film d’auteur) et offrir des divertissements de qualité. Saluons également le travail titanesque du scénariste Steve Kloves qui est parvenu à s’adapter à l’évolution de la saga et aux exigences des studios, des réalisateurs et sans doute de JK Rowling.