En adaptant le roman autobiographique Du vent dans mes mollets de Raphaële Moussafir avec sa proche collaboration, Carine Tardieu laisse transpirer à l’écran une sincérité qui s’avère salvatrice, voire percutante.
Suivant le parcours de Rachel, presque 9 ans, enfant obsédée par la mort et décontenancée par des parents au quotidien relâché, le récit épouse en premier lieu une vision curieusement désenchantée de l’enfance. L’asociabilité et l’observation mutique de Rachel en font une enfant difficile à saisir, mais terriblement attachante. Sa foudroyante amitié avec Valérie, négatif issu d’une famille à la cool, permet de faire avancer la narration avec une cohérence ténue et traverse avec intelligence les passages obligés du genre (initiation au sexe, au refus de l’autorité, à l’initiative…).
Toujours à bonne hauteur d’enfance, le récit transpire la sincérité de vie et trouve un savoureux point d’équilibre avec une mise en scène inventive et presque onirique. Jusque dans un final inquiet, décochant droit dans le cœur de son spectateur une question émue sur la perte de l’innocence.
Fiche technique
Réalisation : Carine Tardieu / Adaptation du roman autobiographique de Raphaële Moussafir
Casting : Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Isabelle Carré
Date de sortie : 22 août 2012
Synopsis : Prise en sandwich entre des parents qui la gavent d’amour et de boulettes, Rachel, 9 ans, compte les minutes qui la séparent de la liberté. Jusqu’au jour où son chemin croise celui de l’intrépide Valérie.