Après une saison 2 incroyable, Yellowstone nous propose une nouvelle chevauchée sympathique mais pas incontournable.
La famille Duton doit faire face à de nouveaux adversaires alors que de grands groupes financiers tentent de racheter la vallée. Paramount Network continue de nous offrir la suite des aventures de la famille de cowboys dirigée par Kevin Costner. Pourtant, si Yellowstone demeure de qualité, cette saison 3 semble plus faire office de transition vers une quatrième salve d’épisodes tout en développant des enjeux narratifs spécifiques plutôt que généraux.
Néanmoins, Taylor Sheridan met un point d’honneur à nous proposer ses talents d’écriture pour faire de son bébé télévisuel, western contemporain empreint de tous les thèmes chers au scénariste de Sicario, un must-see. Entre chevauchées sauvages, ou confrontation sociales et sociétales aux confins de l’Ouest américain, Yellowstone se donne le malin plaisir de développer son propos à l’ombre de poncifs de la série, pertinents mais déjà-vus.
Il était une fois dans le Montana…
Suite au kidnapping du petit fils de Costner et de l’agression de Beth (impériale Kelly Reilly), la famille Dutton se relaxait loin des traumatismes de la civilisation en faisant du camping tranquilou dans les verts pâturages immaculés du ranch familial. L’occasion de se ressourcer avant de replonger dans le cambouis financier qui continue de guetter les propriétaires terriens que sont nos protagonistes, officieusement dirigeants de l’ombre de l’État du Montana. Chacun reprend du poil de la bête, les postes clés sont pourvus et inféodés à la famille, la stratégie se met en place alors mêmes que les Dutton sont plus soudés que jamais.
Car en plus de nous montrer les prédateurs lécher leurs blessures, c’est surtout l’occasion pour les personnages de Yellowstone de roucouler. Baignés dans une ambiance romantique, c’est au grand air que Coster retrouve la gouverneure tandis que Rip (meilleur personnage du show incarné par le géant Cole Hauser) nous offre de délicieux moments avec Beth. Des instants intimes, parfaitement interprétés par un casting savoureux, alors que même qu’ils contrastent bientôt avec la violence graphique et psychologique si caractéristique de Yellowstone.
Règlements de comptes entre bikers, spectacles dévastateurs de rodéo, viols xénophobes ou assassinats en règle, tout dans le Montana pue les effluves d’hémoglobine et la justice expéditive. Alors si les antagonistes tentent cette fois de déstabiliser les cowboys en s’aventurant sur les marchés financiers, les ramifications de plans machiavéliques finissent inexorablement par s’épancher en de sanglantes répercussions et attentats meurtriers. Un revirement narratif pas forcément très original mais qui évite au show, policier et western contemporain, de trop s’écarter du chemin balisé qui lui a d’habitude si bien servi.
Dommage que ces rebondissements n’arrivent que pour annoncer une saison 4 des plus explosives quand la saison 3 de Yellowstone ressemble à une pause méritée, mais finalement peu développée.