Tout sauf toi est la nouvelle comédie romantique de Will Gluck. Après ses célèbres Easy Girl – qui portait Emma Stone à l’écran – et Sexe entre amis, il met en scène Sydney Sweeney et Glen Powell pour offrir un duo que tout semble réunir (si ce n’est leur haine mutuelle). Alors qui sera la marionnette de l’autre ?
Bea et Ben, Ben et Bea, leurs prénoms même sont un signe de cette union à venir. Mais ce qu’ils dissimulent, c’est également la déchirure, une fracture amère entre ce n et ce a, deux lettres en perpétuel combat. Alors, entre Bea et Ben, c’est le coup de foudre, une instantanéité qui se pourrait être un peu trop… électrique. Quand on est ébloui l’un par l’autre, la détonation finit toujours par retentir.
Vous l’aurez compris Tout sauf toi parle d’amour, et qui plus est entre deux individus faits pour s’entendre, et donc, inévitablement, pour se détester. “Here’s much to do with hate, but more with love.” (“On peut faire beaucoup avec la haine, mais encore plus avec l’amour.”) mentionnait Shakespeare dans son célèbre Roméo et Juliette. Il était parvenu à sonder l’âme humaine, et comme un immense clin d’œil à ses pensées, Bea et Ben sont nés. Ils se dressent à l’écran en arborant ces deux sentiments contradictoires étrangement semblables.
Qui manipule qui ?
Il fallait s’y attendre, en s’inspirant de la comédie de William Shakespeare Much Ado About Nothing (Beaucoup de bruit pour rien), Tout sauf toi allait obligatoirement mettre en scène des manipulations. Ici, chacun est marionnette et marionnettiste, un jeu de rôle grandeur nature. Entre la famille qui souhaite voir Ben et Béa se réconcilier et les « deux amoureux » qui se prêtent au jeu en mentant sur leurs intentions, on ne sait plus où donner de la tête. Mais alors qui manipule qui ? Impossible de savoir (du moins pour les personnages) et de cette confusion générale naît le rire.
Sydney Sweeney et Glen Powell parviennent particulièrement bien à faire naître cette connivence effrontée. Ensemble, ils sont le couple diabolique, celui prêt à tout pour que l’ensemble de la famille et des amis croient à ce fallacieux manège. Et nous aussi, on se prend au jeu, à les voir se chamailler comme deux adolescents et élaborer un stratagème qui a absolument toutes ses chances d’échouer. Et le plus drôle, c’est qu’ils n’ont honte de rien, pas même de se retrouver entièrement nus pour vérifier si une araignée ne s’est pas glissée au mauvais endroit. Sydney Sweeney et Glen Powell iront jusqu’au bout, pour le meilleur, comme pour le pire.
L’Australie, rien que ça !
Tout sauf toi reste une comédie américaine, et ça se voit. Pour nous en mettre plein les yeux, Will Gluck a fait de l’Australie le décor ultime de son film, car quoi de mieux qu’un mariage sur une immense île paradisiaque au milieu de l’océan ? Entre les sorties à la plage, en forêt, ou à l’opéra de Sydney, Tout sauf toi cumule les lieux typiques d’une comédie romantique.
Comme toute comédie américaine qui se respecte, Tout sauf toi vient avec son lot de clichés sur la vie de parfaits petits bourgeois américains. Avant toute chose, prônons le corps et son apparence, qui se doit d’être svelte et musclé. Ici rien ne dépasse, la « perfection » dans son ultime déploiement. Et c’est sans oublier cette famille pleine aux as qui se prélasse dans une villa avec piscine donnant sur la mer, ses soirées champagne sur un yacht, ce mariage tout de blanc vêtu au milieu d’une vaste étendue verte. Et bien sûr, il y a les préoccupations des riches qui laissent place à des « problèmes » tout à fait … anodins : comment faire pour que le mariage soit le plus parfait possible ? Vous l’aurez compris, un univers que nous sommes nombreux à ne pas pouvoir goûter.
Alors oui, l’histoire de Tout sauf toi est prévisible, mais elle n’en reste pas moins agréable à regarder. Avec ce long-métrage, passer un bon moment et ressortir avec le sourire sont dans l’ordre des choses. N’est-ce pas l’objectif de la plupart des comédies romantiques américaines ?
Tout sauf toi est à découvrir au cinéma à partir du 24 janvier.
Avis
Tout sauf toi contient tout ce qu'on attend d'une comédie romantique américaine. N'empêche elle est drôle et on se prend au jeu, alors on passe un bon moment. Sydney Sweeney et Glen Powell forment un très bon duo, à la fois détestable et adorable, bref le typique mélange d'amour et de haine.