Tout juste terminée, la deuxième saison de The Mandalorian vient de nous offrir un périple racé, bien plus pertinent que celui de la saison 1.
Dans l’optique de rendre Baby Yoda aux siens, Mando parcourt la galaxie en rencontrant nombre de personnages familiers. Disney+ et Lucasfilm semblent enfin avoir trouvé leur voie et proposent donc avec cette saison 2 bien assumée un véritable fil narratif pour The Mandalorian qui trouve dans le fan service sa véritable raison d’être.
En plus de savoir où elle va, cette deuxième saison confirme ce que son super season premiere laissait présager, la nostalgie et une intrigue plus définie permettront au show de pleinement nous satisfaire. Cependant, cette facilité d’écriture confirme également ce qui fait la faiblesse de la série. Un sentiment confirmé par Disney, bien décidé à exploiter cette révélation télévisuelle en développant toute une flopée de nouvelles séries dérivées de ce premier test sur petit écran. C’est chouette, mais étendre un univers bouclé n’est que rarement synonyme de diversification narrative. Aussi la confiture galactique, déjà bien étalée, risque rapidement de devenir indigeste. On verra bien.
Red dead redemption
Pourtant, The Mandalorian fait preuve de maturité et tente de s’émanciper de son format répétitif. Force est de constater que Jon Favreau prend le temps d’écrire un peu plus que des rebondissements dignes d’un RPG. Alors oui, les quêtes désuètes, rencontres fortuites et échanges de bons procédés entre notre chasseur de prime et le premier PNJ du coin restent d’actualité, on ne change pas une équipe qui gagne. Néanmoins, le show essaie de poser les bases d’une histoire plus définie, plus pertinente qu’une intrigue en ping-pong, avec un fil rouge général, consterné de rebondissements liés. Mais on va pas se mentir, ça demeure toujours articulé autour de points narratifs névralgiques.
En cherchant à confier Baby Yoda à un Jedi, The Mandalorian grandit. On passe ainsi du flingueur attachant à la figure paternelle badass. Une évolution appréciable où Pedro Pascal est à même de proposer de plus amples élans émotionnels en montrant une plus large palette de ses capacités de jeu. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est émouvant le bougre malgré son casque vissé sur ses épaules. Mais cette émotion n’est rien devant la boule de mignonnerie qu’est la petite créature verte. À tel point que le petit Jedi en devenir finit par prendre le pas sur la focalisation initiale, devenant finalement la figure principale d’un show duquel le Mandalorian est malgré lui le rétrogradé à l’état de sidekick.
Un état de fait démultiplié par la rencontre de multiples et célèbres protagonistes de l’univers Star Wars tendant à effacer notre Mandalorian du premier plan. Outre le fait d’offrir aux fans le goût de sympathiques madeleines de Proust, le show se fait un malin plaisir d’articuler son écriture derrière l’introduction d’un florilège de personnages tirés de Clone Wars, quand il ne surfe pas simplement sur ceux de la première trilogie de George Lucas. Des étapes narratives où l’on croise, lors d’épisodes purement basé sur le fan service, la mandalorienne Bo Katan, la Jedi Ahsoka Tano ou même Boba Fett, seul véritable ajout scénaristique pertinent, même si tous voient dans The Mandalorian le point d’origine de leur série individuelle respective. Une sorte d’audition grandeur nature.
Mais aussi appréciables soient-elles, ces apparitions tiennent plus de l’artificialité destinée à développer une forte nostalgie ou sentiment addictif chez les spectateurs qu’à véritablement développer l’histoire. Peut-être, outre l’aspect fan-service, retrouvent-on ici la simple expression de réalisateurs qui jouent enfin avec les personnages de leur enfance au milieu de références immuables, de Alien aux westerns de Leone aux films de pirates. Favreau s’amusait d’opposer Timothy Olyphant et un mangeur de Sarlaac tandis que Dave Filloni filmait enfin la magnifique Rosario Dawson en Ahsoka Tano ou que Robert Rodriguez offrait à Boba Fett un retour musclé avec un gunfight épique pour ce Desperado iconique. Des grands enfants qui s’amusent et nous amusent, tout simplement.
Sans chercher à réinventer la mythologie de Star Wars, The Mandalorian fait plutôt le pari, réussi, de lui redonner sa hype d’antan et même si ce fan-service gentillet ne sert véritablement qu’à préparer aux prochaines séries de Disney+, on ne boude pas notre plaisir.