P’tite hirondelle est un conte écologique et philosophique qui nous emmène au cœur d’un village des Pyrénées-Orientales.
P’tite hirondelle est un livre emprunt d’une grande délicatesse. Dominique Zachary nous y parle de la sauvegarde de la nature, mais aussi d’adoption, d’intégration, d’amour, et finalement d’humanité. « Il virevolte d’un récit épistolaire à un garage où l’on tente de réparer aussi bien les âmes que les pannes mécaniques » résume assez bien Yasmina Khadra – auteur, entre autres, des Hirondelles de Kaboul – dans sa préface.
Inspirée d’une histoire vraie, cette fiction nous parle d’une mère et de sa fille adoptive qui vont se battre pour le respect du vivant et la liberté. Un roman plein d’espoir et de sagesse.
Une bonne dose d’humanité…
P’tite hirondelle est un roman qui sensibilise tout en célébrant des valeurs comme le respect, la solidarité, l’empathie, ou encore le partage. Véritable ode à la nature et au respect des êtres qui la peuplent, ce sont les hirondelles qui sont ici l’objet de toutes les attentions. Car elles reviennent chaque année nicher dans le petit garage de Paola – dite la Mécanette.
Toto-la-dépanne n’offre pas les service des grandes concessions automobiles, c’est certain. Mais on y trouve la convivialité qu’il n’y a pas ailleurs. Et ça, ça n’a pas de prix. La présence des hirondelles dès l’arrivée des beaux jours y est d’autant plus respectée que la fille de Paola leur voue une véritable admiration et un profond attachement. En effet, c’est à elles que se confie Finette.
… et de sagesse
Aussi, le jour où le nid de ces oiseaux migrateurs, symboles de présages heureux et de l’arrivée du printemps, est détruit, Finette est dévastée. Et Paola, bien décidée à ne pas rester les bras croisés, se lance dans une véritable enquête. Pour autant, et malgré son fort caractère, pas question d’opter pour une quelconque réprimande ni de dénoncer les malfaisants à la police.
« Tu sais, dans la vie, Finette, il y a toujours des gens qui sont dérangés par la liberté des autres. »
En effet, elle trouve plus pédagogique de contraindre les auteurs de cet acte cruel à réparer leur faute et à en comprendre l’impact. Une vision des choses sage et inspirante bien que teintée d’idéalisme. « Sans doute a-t-il manqué d’amour et de repères solides durant son enfance pour perpétrer de tels actes. » explique-t-elle à sa fille au sujet de celui qui a détruit le nid des hirondelles. Et l’on est attendri de découvrir le grand cœur qui se cache derrière les airs un peu rustres de Paola.
Le récit touchant d’une adoption
Parallèlement à son propos sensibilisant quant à la protection de l’environnement, ce roman évoque aussi, à travers les lettres qu’échange la Mécanette avec la directrice de l’orphelinat de Myao Kaung – qu’elle prénommera ensuite Finette – les sujets de l’adoption et du déracinement. Et notamment les inquiétudes et les à priori de la société auxquelles se trouve confrontée cette mère célibataire qui souhaite adopter un enfant, et les difficultés inhérentes à cette situation.
Ces lettres sont également l’occasion de mieux saisir la force du lien qui s’est tissé entre Paola et sa fille, de mieux cerner la sensibilité des personnages et de nous prendre d’affection pour eux. D’autant que c’est aussi l’intégration de Finette que l’on suit au fil de ces pages.
Car la petite fille, arrivée tout droit d’Asie du sud-est, a tout à apprendre dans cette nouvelle vie qui lui ouvre grand les bras et le cœur. En effet, il lui faut se familiariser à une nouvelle culture, une nouvelle langue, affronter les préjugés dont elle fait l’objet, s’habituer à l’école, ou encore apprivoiser sa sensibilité…
Une P’tite hirondelle à la plume naïve
Il se dégage quelque chose de très tendre et délicat de ce récit. De sage. De naïf aussi. Et nous avons parfois ressenti quelques pointes d’agacement devant certains passages trahissant une volonté trop appuyée de transmettre un message, d’éduquer, au détriment d’un peu de subtilité. Ce qui, à certains moments, donne l’impression de lire un ouvrage destiné aux enfants.
Pour autant, la lecture n’en reste pas moins agréable, légère et réconfortante. Ne serait-ce que pour l’optimisme et les valeurs de vie précieuses qu’elle véhicule. Ainsi, si les mots plein d’espoir, de douceur et de bienveillance de Dominique Zachary devaient se matérialiser, ils seraient une étreinte, à n’en pas douter.
P’tite hirondelle, de Dominique Zachary, est paru le 10 mai 2022 aux Éditions Kiwi.
Avis
Au récit s'entremêlent extraits de poèmes, échange épistolaire, ou encore réflexions et citations sur le thème des hirondelles. Ce qui donne un rythme agréable à l'histoire et rend la lecture facile.