Après une première saison excellente, Netflix propose la suite de Mindhunter qui se montre encore plus incroyable que prévue.
En poursuivant leurs recherches sur les tueurs en série, l’unité des sciences du comportement apporte son aide à de nouvelles enquêtes effroyables. Si Joe Penhall laisse sa plume à Doug Jung et Joshua Donen, Mindhunter, le bébé de David Fincher, continue d’explorer les méandres de l’esprit torturé des psychopathes américains, tout en analysant celui de ses protagonistes, également traumatisés par de telles recherches.
Une seconde saison toujours aussi lancinante, au rythme latent, métallique, où la dynamique peine à se frayer un chemin dans ces tortueuses enquêtes qui piétinent, s’embourbent, mais permettent d’appréhender formidablement ces concepts psychologiques. Une plongée effrayante dans les étapes laborieuses de ces avancées policières alors que Mindhunter s’apprécie comme un documentaire poisseux, magnifique, addictif.
Délice macabre
Plus personnelle, cette seconde saison de Mindhunter prend le temps d’accompagner les enjeux présentés dans la première saison pour développer ses personnages. Accompagné à l’écran par un nouveau responsable du BSU, le show de Netflix se focalise sur ses protagonistes et comment leurs enquêtes et démarches psychologiques influent sur leur vie de famille et sentimentale respective. A ce titre, on note l’exceptionnelle performance de Holt McCallany qui démontre d’un jeu magistral, traumatisé jusque chez lui par les horreurs rencontrées au travail et une paranoïa de tous les instants.
Presque horrifique dans sa forme narrative et son ton lancinant, Mindhunter excelle dans la démonstration de son propos criminel. Dès lors, c’est presque de façon inéluctable qu’on assiste, ébahi, à une série sans récompense, sans victoire. Pareils aux enquêteurs, dont les méthodes révolutionnaires sont trop abstraites pour l’époque, on est fascinés par ces affaires incompréhensibles et inconcevables. Les flics ne sont que des témoins impuissants qui tentent eux aussi de comprendre l’inimaginable. Des histoires abominables magnifiquement capturées par la caméra acérée de Fincher, Andrew Dominik ou Carl Franklin, le tout sous une ambiance sonore organique, terrifiante.
A l’aide d’une image désaturée, grise et froide, Mindhunter fini de nous laisser comme ses personnages, vide de vie mais envoutés, changés à jamais.