LOL – Qui crie, sort ! revient pour nouvelle édition, qui n’a finalement de spéciale que le malaise d’un concept qui atteint ici ses plus éreintantes limites.
LOL – Qui crie, sort ! est maintenant une affaire sûre pour Amazon Prime Video, qui peut désormais dégainer à l’envi, sur un plateau, avec un concept et des invités désormais bien identifiés, de nouvelles éditions sans la moindre prise de risque et avec un succès toujours considérable (on attend avec impatience l’édition spéciale escape-game inondation « qui fuit sort » et sous alcool « qui vomit sort« ). Malgré la polémique sur la rémunération de ses invités initiée par Blanche Gardin, la troisième et dernière édition toujours menée par Philippe Lacheau avait cependant su mettre le paquet, en conviant un casting prestigieux et en signant (ce n’était pas compliqué) sa meilleure édition. Pour cette « édition spéciale« , quelques maigres changements ont ainsi étés opérés afin de faire taire les possibles futures polémiques, et ainsi, outre le « qui rit sort » changé en « qui crie sort« , des invités habitués, et un décor ressemblant désormais à un GIFI durant la période d’Halloween, la fragile question financière a également été modifiée.

En lieu et place de 50 000€ reversés à l’association représentée par le gagnant, la firme de Jeff Bezos augmente le gain avec désormais 150 000€ à la clé, sans cependant ne jamais en dire plus sur la possible rémunération de ses invités. Néanmoins, rien ne semble avoir été opéré pour rehausser un concept, qui sans guests à la hauteur, cédait rapidement à l’ennui et à un malaise prégnant, reproches que cette édition spéciale porte presque au parangon en s’incarnant comme la pire édition jamais proposée, recyclant à la fois des participants de ses saisons les plus gênantes, en les laissant livrés à eux-mêmes dans un jeu qui prend parfois des airs d’espace-game aussi daté que navrant, et dont l’idée de s’enfuir relèverait ainsi d’une véritable libération.
Terrifiant malaise
Nous avions déjà comparés dans une de nos précédentes critiques LOL : Qui rit, sort ! à une émission de télé-réalité poussive et à une autre proposition de la concurrence, l’horrible Jusqu’à l’aube, qui ne s’était cependant contentée que de huit épisodes pour disparaître dans les lymbes du catalogue Netflix. Dans cette dernière, des humoristes étaient enfermés dans des lieux hantés une nuit durant, et filmés de près, se trouvaient condamnés à surjouer leurs réactions pour tenter de dynamiter un concept presque condamné d’avance. LOL – Qui crie, sort ! ne s’est jamais avérée aussi proche, tant cette édition, en plus de nous resservir des invités habitués, rejouant au passage les mêmes blagues et postures, et répétant contre leur gré des évènements qui ont logiquement des airs de réchauffé, ne sait, sous-couvert de terrifier, que provoquer les mêmes réactions et numéros poussifs.

Parce qu’outre le travail d’un chef décorateur ayant dévalisé les rayons du GIFI adjacent, la terreur ne se résume ici, outre de fades répliques en plastique, qu’à des invités mis dans le noir, comme directement confrontés au vide, désormais évident, d’un concept n’ayant définitivement plus rien à proposer. Pour tenter de dynamiter le tout, l’on se trouve alors confronté au pire, non pas de la terreur mais de l’humour, d’un fantôme agitant son postérieur orné d’un string, à des sifflets en forme de pénis, qui s’ils ne s’avèrent (évidemment) aucunement terrifiants, résument à merveille le malaise prégnant que suscitent déjà les trois premiers épisodes, esquissant au passage la perspective de sortir de ce véritable mouroir à humour, comme celle d’une véritable libération. Parce que LOL – Qui crie, sort ! ne divertit ici plus, mais ennuie profondément.
Édition spécialement nulle
Si le concept ne pouvait compter que sur ses invités en roue libre et leur proximité pour rendre l’épreuve de ne pas rire véritablement insoutenable, ce LOL – Qui crie, sort ! sent ainsi le réchauffé à chaque instant. Il serait ainsi véritablement nécessaire de voir la série s’éteindre après un tel naufrage, tant on sent ici une formule perpétuellement à bout de souffle, du regard et des commentaires fatigués d’un Philippe Lacheau ayant visiblement l’air de se reposer entre deux tournages, et des ennuyeux invités, se contentant de rejouer des postures déjà bien connues, dont même les meilleurs, tels Kyan Khojandi et Gérard Darmon, semblent ne pouvoir proposer que des numéros instantanément condamnés à se diluer dans la nullité de l’ensemble.

Ainsi, si les sifflets en forme de pénis et les fantômes en string vous font mourir de rire, et que vous vous trouvez instantanément terrifiés par la présence de fausses toiles d’araignées et des têtes de zombies en plastique, vous prendrez sûrement votre pied devant LOL – Qui crie, sort !. Pour le reste, il est définitivement temps de passer votre chemin devant cette resucée fainéante qui se contente d’attester qu’il serait temps de mettre définitivement fin à un concept dont l’humour et la terreur se voient ici complètement remplacés par un sentiment emprunt à la fois de fatigue et de malaise, donnant l’irrémédiable et nécessaire besoin de sortir au plus vite.
Les trois premiers épisodes de LOL – Qui crie, sort ! sont disponibles sur Amazon Prime Video.
Avis
LOL : Qui crie sort n'est jamais une édition spéciale mais une resucée fainéante d'invités fatigués et d'un concept qui l'est tout autant. Dévaliser un GIFI et plonger ses participants dans le noir ne rendra ainsi pas moins palpable et visible un malaise prégnant, en plus d'un humour véritablement navrant, conférant à cette proposition un ennui et un terrifiant malaise, où la perspective d'en sortir relèverait presque de la libération.
2 commentaires
Votre article est d’une goujaterie incroyable. L’humour est de l’impro selon l’expérience des acteurs. Et pourtant cette saison, ils ont été encore + drôle. J’adore cette émission. ça me rend le sourire. Le concept est fort. La carte joker de Darmon, vous êtes passé carrément à côté ! Peut être est ce vous qui n’avez pas d’humour, ou vous riez de façon snob, ce qui est indigeste.
C’était très drôle. Dont un moment d’anthologie.