Fraîchement débarqué sur Netflix, Les Mitchell contre les Machines est en réalité la dernière production du studio Sony Animation ! 2 ans après Spider-Man New Generation, Christopher Miller et Phil Lord produisent cette aventure familiale bien barrée, disposant d’une direction artistique unique et d’une jolie dose d’émotion !
Les Mitchell contre les Machines commence comme une gentille comédie. Outre un flash-forward introductif, le spectateur fait la rencontre des Mitchell donc, une famille américaine de la middle class. L’histoire s’intéresse en premier lieu à Katie, véritable fana de mashup et future étudiante en cinéma : prête à s’éloigner du cocon familial afin de poursuivre ses rêves, cette dernière se heurte à son père Rick. N’arrivant plus à communiquer avec sa fille, il décide d’organiser un road trip vers la Californie pour accompagner Katie, le tout avec Linda (la mère), Aaron (le petit frère) et Monchi (le chien le plus fun depuis Doug dans Là-Haut).
Sauf que ce voyage pépère va très vite être contrarié par une apocalypse, et pas n’importe laquelle : le soulèvement des machines ! Avec à la base un système d’exploitation nommé PAL (croisement entre l’iOS d’Apple, Skynet de Terminator et GladOS de Portal), l’Intelligence Artificielle va prendre le contrôle de la planète. Afin d’empêcher les machines d’envoyer l’ensemble des êtres humains dans l’espace, les Mitchell vont tenter le tout pour le tout : sauver l’humanité, et résoudre leurs problèmes intra-familiaux. Un agenda loufoque pour un résultat totalement barré !
La première chose à noter dans Les Mitchell contre les Machines est sa patte visuelle : à l’instar de Spider-Man into the Spider-Verse, Sony Imageworks est dans la place pour proposer un style cell-shading oscillant entre 3D et inserts 2D. Pourtant, le film va encore plus loin en arborant un amour inconditionnel du meme Youtube : rupture du 4e mur, collages en tout genre, freeze-frames et autres raccords concourent à donner à la fois une esthétique singulière (à l’opposé des carcans habituels de l’animation) ainsi qu’une énergie communicative complètement jouissive. Une inventivité de chaque instant, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler la générosité de La Grande Aventure LEGO (dernier film d’animation de Lord et Miller) !
Cassos vs Robots
Fourmillant d’idées d’entrée de jeu, le rythme va très vite s’emballer, pour laisser place à une aventure rocambolesque XXL où le fun prédomine. Les réalisateur Michael Miranda (Gravity Falls) insuffle une réelle authenticité à chaque membre de la famille Mitchell : un père légèrement borné et passéiste, une mère conciliante faisant office de voix de la raison, un petit frère introverti avec son chien, et enfin la fille nerd débrouillarde. Le tout sans aller vers l’unidimensionnel et le cliché ! Même si le scénario s’intéresse avant tout à Rick et Katie, aucun n’est délaissé et tous ont leur petit moment de gloire. De plus, le doublage VO (avec Danny McBride et Abbi Jacobson) ou VF permettent un degré supplémentaire d’incarnation !
Si cette bande de héros insolites ne suffisait pas, Les Mitchell contre les Machines bénéficient également de beaux sidekicks (2 robots défectueux se prenant pour des humains) et d’une antagoniste complètement loufoque (doublée en VO par la géniale Olivia Colman). Le métrage n’hésite d’ailleurs pas à démultiplier les références cinématographiques en tout genre (de Star Wars à 2001, en passant par un final en néons de toute beauté qui va clairement sur les plates-bandes de Tron). Le clou du délire restera sans doute l’hilarante séquence impliquant des Furby, semblant tout droit sortir d’un pastiche de film d’horreur.
Mais ce qui surprend sans doute le plus dans Les Mitchell contre les Machines, outre son aspect avant-gardiste et sans limites, est le traitement plein de justesse des thèmes abordés. La famille, les passions, la communication, le regret, la différence… là encore l’authenticité prédomine pour finalement proposer de vraies décharges émotionnelles. On est vraiment pas loin d’un Pixar à ce niveau-là ! Une réflexion un peu plus poussée concernant notre dépendance en lien avec une technologie omniprésente aurait été bienvenue, mais pas de quoi gâcher le tableau d’ensemble !
On touche pas à la famille
Sony Animation prouve qu’il est un studio à suivre de très près ! Avec Les Mitchell contre les Machines, Lord & Miller s’imposent parmi les meilleurs producteurs actuels dans le secteur de l’animation. Drôle, bourré d’idées à chaque minute, singulier artistiquement et profondément émouvant, on tient là une aventure touchante et délicieusement inventive. Une vraie déclaration d’amour à la puissance évocatrice du cinéma et à l’art pictural ! C’est à ne pas manquer !