Le mystère du lac est un roman graphique jeunesse qui mêle récit d’aventure, d’amitié et intrigue fantastique.
Le mystère du lac nous fait plonger – au sens propre – à la découverte d’une mystérieuse cité perdue. Iris et Sam ont 13 ans. Il sont amis et, ensemble, aiment jouer les explorateurs. Une nuit, la rivière locale s’assèche brutalement, dévoilant une ville perdue, engloutie par les eaux. Cette découverte va mettre leur amitié à rude épreuve…
Jason Pamment, qui signe ici son premier album graphique, s’est inspiré de l’Atlantide et d’autres histoires de cités englouties dans le monde dont il nous parle brièvement à la fin de l’ouvrage. Mais s’il parvient à maintenir son histoire à flots, on a un peu de mal à se laisser complètement embarquer par les deux jeunes héros…
Quand l’amitié prend l’eau
Difficile de ne pas tomber sous le charme de la superbe couverture de cet album qui laisse présager deux ambiances bien distinctes, entre quiétude et inquiétude. Ainsi, avant même d’avoir commencé la lecture, il nous intrigue déjà ce lac dont on comprend qu’il recèle bien des secrets sous sa surface paisible.
Les premières planches posent une ambiance nostalgique assez envoûtante. On y découvre les deux amis, enfants, qui s’amusent à jouer les explorateurs aux abords du fameux lac de Budgen. Les tonalités orangées laissent supposer un flashback dont on imagine que le but est de nous montrer la force de cette amitié d’enfance.
Aussi, quelques années ont passé tandis que l’on repart sur une colorimétrie plus classique qui nous fait découvrir le fameux lac. Iris et Sam ont désormais 13 ans. Et l’on sent bien qu’ils ne sont plus tout à fait sur la même longueur d’ondes. Car, si Sam est satisfait de sa vie dans la tranquille ville de Budgen, cette-dernière est en revanche bien trop tranquille pour Iris dont les envies d’exploration lui donnent d’autres ambitions. Leur amitié prend l’eau. Et c’est là qu’arrive le moment de l’incroyable découverte.
Un graphisme en demi-teinte
L’intrigue s’installe efficacement tandis que nous découvrons la rivière asséchée et que les décors de la cité perdue se dévoilent. On est vraiment curieux de ce que nous allons découvrir en même temps que les deux jeunes héros qui se changent alors en véritables aventuriers. On se réjouit aussi de la présence sympathique et chaleureuse d’animaux – et notamment de deux chiens – tout au long du récit.
Pour autant, le graphisme des personnages ne nous a pas particulièrement séduits. En effet, assez peu nuancé, il ne permet pas de ressentir pleinement leurs émotions ni de nous attacher à eux. Il est plus réussi et détaillé en ce qui concerne les décors dans lesquels on s’immerge facilement, avec notamment quelques très jolis dessins qui s’étalent sur une page entière ou une double-page. Pour ce qui est de l’histoire, en revanche, on revient assez vite en surface…
Une exploration un peu timide
En effet, au fil des pages qui se tournent, on se retrouve dans une intrigue – certes, plaisante – mais finalement assez classique. L’histoire s’étire pas mal en longueur et échoue à nous surprendre vraiment. Le rythme a du mal à se maintenir si bien que l’on décroche à plusieurs reprises. Et l’on finit par perdre un peu le fil entre l’histoire d’amitié oubliée que découvrent les deux ados en même temps que la ville cachée, et leur propre histoire.
Et puis, on regrette aussi que les personnalités des personnages ne soient pas un peu plus creusées. Cela aurait pu nous permettre de nous attacher à eux et d’être plus sensibles à leur amitié. Il y aurait pourtant eu matière à s’attarder davantage sur la quête intérieure d’Iris, ou sur sa relation avec sa mère que l’on s’attendait à revoir à la fin du récit. Cette aventure dynamique et colorée qui offre de quoi stimuler l’imaginaire devrait toutefois séduire les jeunes lecteurs.
Le mystère du lac, de Jason Pamment, est paru le 03 mars 2022 aux Éditions Jungle.
Avis
Nous attendions un peu plus de cet album one-shot de 200 pages, qui offre néanmoins une lecture agréable et quelques très jolis visuels. On s'élance avec plaisir sur les traces de cette citée engloutie, mais on passe à côté de cette histoire d'amitié sauvée des eaux.