Le cabaret de Carolina nous offre un show plein d’énergie et de bonne humeur autour d’un répertoire musical d’hier et d’aujourd’hui.
Le cabaret de Carolina, c’est l’assurance d’une soirée qui vous fera complètement oublier le quotidien !
Nous avions passé un formidable moment avec la revue dragqueen et transformiste Folle illusion, dont Carolina était la pétillante maîtresse de cérémonie. C’était il y a déjà un an, mais les souvenirs restent frais lorsqu’ils sont remplis de tant de bonne humeur ! Et nous avions très envie de la retrouver sur scène et de prendre un nouveau bain de joie et de folie en sa compagnie.
Un cabaret festif et chaleureux
Pour être honnêtes, nous avions tout de même une petite appréhension à l’idée que ce cabaret ne repose cette fois pas sur le talent, le grain de folie et l’énergie combinés de plusieurs artistes aux excentricités variées. On se demandait si Carolina ne s’était pas montrée un peu trop ambitieuse en aspirant à porter un tel show sur ses seules épaules. Mais, connaissant un peu le personnage, nous avons pris le risque…
Et bien sûr que nous avons bien fait ! Car quand la sensibilité et le plaisir d’aller à la rencontre de l’autre se mêlent à tant de générosité, deux épaules peuvent tout à fait suffire ! Ainsi, bien loin de nous décevoir, Carolina nous a embarqués dans son univers de plumes et de paillettes où la vie semble soudain devenir plus légère…
Toujours avec ses talons hauts, ses costumes qui scintillent, son accent espagnol et sa frange rouge, elle s’empare de la salle tout entière. Et elle n’hésite d’ailleurs pas à aller au contact de son public qu’elle adore taquiner, et même à le faire participer. Ainsi, si vous avez toujours rêvé de danser sur une scène ou d’intégrer un orchestre péruvien, votre rêve a de grandes chances d’être exaucé ! Sinon, vous pourrez aussi vous contenter de chanter, d’applaudir et de remuer en rythme, soyez sans crainte.
Carolina met des paillettes dans le juke box
D’autant que, côté musique, on voyage aussi bien dans l’espace que dans le temps. On passe ainsi de sa fameuse version orientalisée de Voyage voyage, de Desireless, à une touchante interprétation de Et bam, de Mentissa, révélée lors de la dernière saison de The Voice ; ou de versions encore plus drôles et coquines de Señorita et de son fameux et génialissime Amour et tortillas, à une reprise sensible et pleine d’intériorité de My way.
C’était assez inattendu à vrai dire, mais réjouissant d’entendre Claude François et Gilbert Bécaud succéder à Clara Luciani et à Stromae ! Et toujours plaisant de se replonger dans les succès intemporels de Piaf ou de Dalida, bien que le medley des chansons de cette dernière nous a paru un peu long et monotone. Peut-être était-il moins imprégné de la « Carolina touch ».
Car c’est aussi ce qui rend ce show entraînant : son aptitude à s’approprier les chansons, à y apporter un peu de son audace, de sa sensibilité. Ce n’est parfois pas grand chose, comme lorsque le « tous les mêmes, et y en a marre » de la chanson de Stromae devient « tous les mêmes, et je vous aime ». Mais cela suffit à nous faire sourire et à nous rappeler que c’est d’elle, aussi, qu’elle nous parle à travers ces choix de chansons et ces interprétations.
Une artiste qui fait son chemin…
L’humour n’est d’ailleurs jamais bien loin ! Car notre diva au grand cœur a un sacré caractère. Ainsi, son franc parler et son impertinence viennent quelque peu marquer le tempo par les éclats de rire qu’ils amènent. Et la mise en scène dynamique de Miguel-Ange Sarmiento – que l’on retrouve par ailleurs dans la pièce Mon petit grand frère, l’un de nos gros coups de cœur du moment – donne un peu de pétillance supplémentaire à l’ensemble. Si bien que, lorsque le show se termine et que l’on regarde nos montres, on se demande où les heures ont bien pu filer !
« Chacun est un monde », lui disait son père lorsqu’elle était petite. Et ce qui est certain, c’est que le sien ouvre une parenthèse de joie, de simplicité et de partage que l’on n’a aucune envie de refermer… Car, n’en déplaise à Père Dominique qui lui prédisait qu’elle ne deviendrait jamais une grande dame, Carolina est bel et bien dotée du plus beau des dons : celui de rendre les gens heureux, simplement en étant elle-même. Si ça ça ne fait pas d’elle une grande dame…
Le cabaret de Carolina, mise en scène de Miguel-Ange Sarmiento, s’est déroulé le 16 mars 2023 à La Nouvelle Ève. Et à retrouver en juin, juillet & août à Paris.
Avis
Carolina fidélise un public de plus en plus nombreux, et on comprend bien pourquoi. Sa générosité, sa sensibilité et son sens de la dérision la rendent attachante et inspirante et rendent les imperfections de ce show insignifiantes.