Tout juste sorti sur Netflix, Don’t Look Up : Déni Cosmique, le nouveau film de Adam McKay est une pépite délicieusement satirique pour cette fin d’année !
Deux astronomes découvrent une comète qui fonce vers la Terre et essayent d’avertir le monde de son extinction imminente. Avec son casting monumental, uniquement composé du gratin hollywoodien, une intrigue contemporaine et follement humoristique et une mise en scène toujours enlevée, Adam McKay nous concocte avec Don’t Look Up : Déni Cosmique, le must-see de cette fin (ou début) d’année. Ni plus ni moins.
Après The Big Short et Vice, Adam McKay écrit, réalise et produit via sa société Hyperobject Industries une comédie catastrophe pour Netflix, Don’t Look Up. Un film acerbe, à l’aspect satirique particulièrement délicieux et irrévérencieux, qui surfe en même temps sur les changements climatiques actuels, l’ingérence du gouvernement des superpuissances ou la folie médiatique. En bref une œuvre politique, nécessaire à l’aube de 2022.
Dr Folamour, version 2021
Pour ceux qui l’avaient noté, oui, le titre de l’article est une directe référence au chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, Docteur Folamour, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe. Car à bien des égards, on trouve dans ce Don’t Look Up : Déni Cosmique, une inspiration assumée, comme une véritable filiation à la comédie catastrophe du papa de 2001. Un hommage tant dans le ton du film, à l’impertinence hilarante, que dans sa satire du monde politique et principalement de la gestion de crise du gouvernement américain. Du grand art.
Si l’on retrouve beaucoup du film de Stanley Kubrick dans celui de Adam McKay, que ce soit avec le rôle du militaire héroïque joué par Ron Perlman ou dans la gestion des situations de crise ubuesques au Pentagone ou dans le Bureau ovale, Don’t Look Up s’amuse aussi à déconstruire l’incompétence des médias. Déjà vu mille fois, la satire des journalistes à la recherche de buzz et de visages photogéniques plutôt que d’une information capitale est ici grinçante de réalisme, une caricature par moments forcée mais qui fonctionne bien avec le cadre humoristique de l’ensemble.
Pourtant, sous ces aspects parodiques, Don’t Look Up se veut être également une sonnette d’alarme bien efficace. En dénonçant le combat mené par les climatologues jamais écoutés et les ingérences gouvernementales des pays occidentaux, le discours engagé permet, à couvert d’une bonne dose d’humour, de toucher là où ça fait mal. Plausible sans l’être, réaliste sans l’être, l’œuvre de McKay est simplement pertinente.
Une pure réussite où le fond acerbe est parfaitement mis en valeur par une mise en scène toujours à la limite du mockumentaire, sorte de marque de fabrique de Adam McKay. Une plongée dans un réalisme plus vrai que nature, galvanisé par un casting monstrueusement impliqué et prestigieux. DiCaprio livre une performance loin de ses habituels premiers rôles surs de lui et Jennifer Lawrence revient sur le devant de la scène par la grande porte avec un rôle écrit spécialement pour elle. Le reste des acteurs est également hallucinant où Jonah Hill joue le fils de le présidente jouée par Meryl Streep quand Cate Blanchett joue une journaliste avec Tyler Perry tandis que Timothée Chalamet, Mark Rylance ou Tomer Sisley s’éclatent comme des fous aux côtés de ces monstres. De quoi achever de rendre cette escapade catastrophique inoubliable.
Jouant sur plusieurs genres en même temps, Don’t Look Up est une critique acide de la société contemporaine, un ovni cinématographique jubilatoire.