Nouvelle petite série animée de chez nous made in Bobbypills pour Netflix, Captain Laserhawk a Blood Dragon Remix est une dinguerie énervée à consommer dare-dare.
Dans la ville dictatoriale de Eden City, le cyber-soldat Captain Laserhawk mène un groupe hétéroclite de rebelles vers la révolution. Petite dernière-née de chez le studio d’animation frenchie Bobbypills, ce Blood Dragon Remix est un délice d’irrévérence et de références vidéoludiques à tomber par terre. Un bonbon acidulé qui vous donnera l’effet d’un coup de pied dans la mâchoire tout en touchant affectueusement votre cœur de geek.
Créée par Adi Shankar, showrunner des Castlevania et créateur du Bootleg Universe, en collaboration avec Ubisoft Films & Television et produit (et animé) par le studio Bobbypills pour Netflix, Captain Laserhawk est une nouvelle réussite graphique. Une ode aux jeux-vidéos, au style des 80s et de la synthwave (Carpenter Brut est présent à la BO). Composée de 6 épisodes de 22 minutes, la série se veut énergique, sans faute de rythme, parfaitement réglée, visuellement inventive et diablement addictive.
WTF is that ?!
Entièrement écrite par Adi Shankar, avec un coup de main de Alex Larsen, Samuel Laskey ou Craig Coyne, Captain Laserhawk se dévore comme du petit lait (si c’est possible) en nous offrant un gloubi-boulga narratif farci de références aux jeux de Ubisoft. Si certaines sont évidentes, de Far Cry Blood Dragon dont vient le protagoniste, Rayman, Assassin’s Creed, Beyond Good and Evil, Rainbow Six ou encore Watch Dogs, d’autres sont plus subtiles (on vous laisse les trouver et nous rapporter vos trouvailles dans les commentaires, référencement tu connais) et tapissent l’univers de ce crossover géant qui feront gémir de plaisir tout geek qui se respecte.
Un patchwork vidéoludique qui n’a d’égal que la force de proposition graphique du projet, réalisé par Mehdi Leffad et supervisé par Balak himself (oui, Ricky Gervais et Balak sont des dieux). On reconnait ainsi la patte des Kassos, notamment en ce qui concerne les Rainbow Six Operators (dont Shankar prête sa voix à Red des Niji6), de Lastman, Crisis Jung, Turbomedia et toute la clique de productions du maître. De plus, en regard d’une animation riche et voluptueuse où techno-thriller et dystopie proposent des paysages urbains ou post-apo magnifiques, c’est également l’occasion d’explorer le pixel art, le cell shading, les séquences en mode metroidvania ou les cinématiques pixelisées des premières consoles. Une richesse galvanisante qui n’oublie pas également de nous proposer une violence graphique assez dingo, marque de fabrique de notre studio frenchie.
I am un assassin !
Cependant, même si on adore il y a forcément quelques trucs qui nous chiffonnent. Par exemple, même si l’histoire permet de jongler entre les problèmes de Rayman, confronté à un son remplaçant généré par IA, de voir Sam Fisher sous un jour plus empathique ou de contempler la destinée du meilleur des assassins (une grenouille nommée Bullfrog et doublée par Balak en VO), le fait est que globalement la trame scénaristique sent bon le déjà vu.
Une troupe d’élite composée de misfits flingués du ciboulot avec une bombe dans la tête pour les obliger à suivre les ordres d’une directrice de prison de haute sécurité, ça rappelle quelque chose. De même les complots inhérents à ce genre de missions d’infiltration ou les retournements de situation comme l’évolution des personnages qui viennent finalement à embrasser leur cause et leur place dans une révolution dont ils ne voulaient pourtant pas, ça reste usuel.
Cependant, c’est peut-être pour ça que Captain Laserhawk fonctionne si bien. En somme, des trames narratives habituelles pour former un mashup de tous les poncifs du genre, vidéoludique ou cinématographique, pour proposer un projet global auquel tout le monde peut adhérer et s’identifier. Surtout que sous couverts de stéréotypes gentillets, le show parvient quand même à développer un propos sur le vivre-ensemble en offrant un postulat à charge contre la ségrégation et le racisme (ou le specisme en fait) tout en affichant l’homosexualité de certains de ses protagonistes. C’est beau, c’est bien.
En bref Captain Laserhawk est une fable universelle, du bien contre le mal, saupoudrée généreusement de références aux plus gros AAA de ces dernières années, le tout agrémenté d’une bonne dose d’action épique, magnifiquement animée. C’est brutal, sanglant, drôle, en bref, une bonne recette !
Captain Laserhawk a Blood Dragon Remix est disponible sur Netflix depuis le 19 octobre 2023.
Avis
Nouvelle production animée du studio Bobbypills pour Netflix, sous la houlette de Adi Shankar, Captain Laserhawk est une petite dinguerie visuelle, un best-off des jeux-vidéos de Ubisoft, soit une série inédite, énervée et bien fichue.
Un commentaire
Et le nom du réal ?