Alors qu’on espérait une bonne comédie française dans la veine des Visiteurs, d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre ou de Kaamelott, Kheiron nous offre un bon gros navet.
A l’image de Brutus qu’il incarne à l’écran et qui passe son temps à se ramasser en essayant de courir, Kheiron a certainement été trop vite dans la conception de son film et entraine tout le casting dans sa chute. Car si la plupart des acteurs/actrices semblent nous proposer leurs pires performances c’est bien lui qui est le plus mauvais. Un peu dommage quand tu es à la fois le réalisateur, le scénariste et le personnage principal…
Kheiron met en scène un Brutus profondément débile (et de fait, pas du tout drôle) et prend la mauvaise habitude de surjouer à la moindre apparition. Autour de ce protagoniste central gravitent des personnages secondaires mal exploités. Seul Ramzy, dans le rôle d’un César impitoyable et sadique parvient à nous faire sourire alors que le tant attendu binôme Darmon/Lhermitte déçoit.
La faute non pas à leur manque de talent mais à une histoire remplie de blagues lourdes et premier degré, à un comique de répétition qui ne fonctionne pas et à un vide scénaristique global. Au final, les guests ne sont là que pour faire du remplissage; à l’image du perfectible Astérix aux Jeux olympiques, mais en pire.
Brutus VS César : la parodie de péplum sans budget mais pas sans message
Pourtant, la volonté de porter à l’écran un message de tolérance à travers un rapprochement entre les Gaulois et les Romains était tout à fait louable. Découvrir par exemple un Vercingétorix de couleur (Youssef Hajdi) apportait une vision surprenante et intéressante au récit. Malheureusement, le long-métrage de Kheiron tombe dans l’angélisme et nous bombarde de personnages naïfs, niais et sans reliefs (à l’exception peut-être de César). En résulte 1h27 de film profondément pénible.
Même les décors ne parviennent pas à convaincre. Le budget d’Amazon Prime Vidéo ayant certainement été absorbé par le cachet de tous les acteurs.trices… Il faudra donc se contenter de décors dignes de la série Zorro proposée par Disney en 1957. Autant dire que le style carton-pâte ne fonctionne plus aussi bien en 2020.
Cette parodie de péplum est tellement piteuse qu’on préfère en rire et se dire que Brutus VS César aura au moins réussi à devenir le parfaitement exemple qu’aucune comédie française ne devrait suivre.