Nouveau film estampillé Netflix, Blood Red Sky propose une intrigue déjà dévoilée dans sa bande-annonce, mais le fait bien, de façon assumée.
Lors d’un vol transatlantique, des terroristes prennent le contrôle de l’avion alors qu’une femme est atteinte d’un mal mystérieux. Après le français Comment je suis devenu super-héros, Netflix continue d’investir dans des films de genre et s’attaque cette fois au huis-clos horrifique américano-allemand, Blood Red Sky. Une belle surprise, même si on repassera pour le côté horrifiant.
Peter Thorwarth réalise et co-écrit donc aux côtés de Stefan Holtz ce Blood Red Sky, un film d’action tendu et saupoudré de fantastique bien vénère. Pourtant, difficile de se laisser intriguer par un métrage dont la bande-annonce se charge de lever toute ambiguïté de son fil principal. Autre préjugé, la présence de Dominic Purcell comme argument commercial d’un film américanisé. Mouais, c’est pas le mec des Legends of Tomorrow, ou de Prison Break pour les vrais, qu’on serait allé chercher… mais bon.
Van Helsing Airlines
Ainsi, on ne partait pas vraiment convaincus. Même, on doutait déjà du film. Mauvais signe. Pourtant, force est de constater que Blood Red Sky est plutôt réussi, même plutôt plaisant. Or réinventer, ou se réapproprier le mythe du vampire, n’est jamais aisé mais en décidant de placer son intrigue dans un avion détourné, le réalisateur allemand arrive à proposer quelque chose d’inattendu. Ou presque. Si les effets spéciaux numériques tendent parfois à rater le coche, la plus grande scorie du film reste sa durée, bien trop longue pour uniformiser un rythme un peu inégal et des rebondissements prévisibles. Mais on chipote.
Le film de Thorwarth a donc de prime abord l’allure d’un survival aérien, fortement référencé à l’excellent Air Force One ou à des séries B plus bourrines comme les Ailes de l’Enfer ou le Passager 57. L’action dans des corridors exigus et le stress des passagers améliorent également ce postulat d’une simplicité extrême où vient primer les corones des attaquants et des voyageurs, bien décidés à ne pas se laisser détourner. De quoi constituer un premier tiers du métrage qui s’apprête pourtant à vriller avec suffisamment d’intelligence pour nous surprendre.
On paraît dithyrambique, mais la suite du film juge nécessaire de séquencer son intrigue principale à l’aide de nombreux flashbacks pour contextualiser l’origine de la mutation vampirique de notre protagoniste Nadja, au demeurant très bien interprétée par Peri Baumeister et son Carl Anton Koch de petit garçon dont la relation nous offre le sel du métrage, le point central de la narration quelque peu prévisible. Néanmoins, Blood Red Sky nous propose un buveur de sang bien cradingue, au maquillage concluant, plus proche du zombie de 28 jours plus tard que du fameux Comte Dracula. Un monstre énervé, animal, que le métrage s’amuse à enfermer dans un labyrinthe étroit et où les proies s’entassent rapidement. De survival on verse donc dans le slasher brutal et fantastique avec de bons litrons d’hémoglobine pour rigoler.
Plutôt bien mené, sans grande surprise mais assumé, Blood Red Sky reste une nouvelle itération vampirique proprement réalisée et qui s’envole gentiment.