Après Encanto, Disney Animation revient avec Avalonia, l’étrange voyage (Strange World en VO). Une aventure familiale de science-fiction lorgnant vers le pulp, mais qui débarque finalement chez nous directement sur Disney+. Si le savoir-faire des animateurs est indéniable, force est de constater que les prémices ne sont définitivement pas à la hauteur…
Derrière Avalonia, on retrouve ni plus ni moins que Don Hall (scénariste sur Vaiana, mais réalisateur des Nouveaux Héros et de Raya et le dernier dragon) et Qui Nguyen (également scénariste et co-réalisateur de Raya). Un duo compétent et adepte d’histoires dans des mondes fantaisistes : Strange World ne fait pas exception, en plaçant son action dans le monde fictif d’Avalonia (ça ne s’invente pas !).
Alors que le jeune Searcher Clade accompagne son intrépide père Jaeger Clade (un aventurier de renom faisant office d’idole auprès du peuple), ce dernier disparait dans une expédition pour tenter de découvrir ce que cache l’autre versant des montagnes d’Avalonia. En effet, ce royaume constitué d’une ville et de plaines à pertes de vue est entouré d’une gigantesque ceinture de montagnes tout à fait infranchissables.
Des années plus tard, Searcher est un scientifique et fermier respecté grâce à ses découvertes, en particulier une mystérieuse plante verte nommée Pando. Lorsque cette dernière semble mourir pour une raison inexpliquée, c’est tout Avalonia qui est sur le point de revenir à l’âge de pierre. Dans le but de sauver la source d’énergie du royaume, Searcher s’embarque dans une expédition pour trouver des réponses, accompagné de sa femme et de leur fils Ethan. Une aventure qui les mènera dans un étonnant monde souterrain, et sur les traces de Jaeger Clade.
Cocktail sans pulp
Avec de telles promesses, difficile de ne pas être immédiatement enthousiasmer par Avalonia, l’étrange voyage. Comme pour ses récentes productions, le film bénéficie d’un soin technique et graphique des plus satisfaisants. Avec son univers de SF pulp croisant Edgar Rice Burroughs, Buck Rogers et Jules Verne (Voyage au centre de la Terre y est ouvertement cité), ce nouveau Disney délaisse les chansons, les princesses et autres animaux parlants à l’instar des Atlantide ou autre Planète au Trésor d’antan.
Passées ces considérations visuelles et une mise en scène efficace, la déception est au moins à la hauteur des promesses de cet aventure beaucoup trop survolée pour convaincre. Malgré un sympathique twist, l’univers d’Avalonia reste cruellement sous-exploité : sous ses airs de monde souterrain fantasque à la No Man’s Sky coloré, difficile d’y voir un vrai sentiment de surprises, d’émerveillement ou de sentiment trépidant.
La faute également à un manque de danger assez flagrant, tandis que passée l’introduction réussie de ce monde fantastique, la découverte de l’inconnu laisse avant tout place à du drame familial entre les Clade. Ce n’est donc pas un, ni deux, mais 3 personnages principaux auxquels nous avons affaire, et qui se révèlent bien caractérisés (avec notamment le premier personnage ouvertement gay d’un film d’animation Disney).
Tel (grand)père, tel (petit)fils
La problématique viendra cependant d’un conflit inter-générationnel certes attachant (le sempiternel message de la nécessité de l’individualité à base de « ce ne sont pas les parents qui doivent te dicter ton futur ») mais aussi attendu et balourd dans le rythme du récit. Le film met même de côté l’entièreté de ses personnages féminins…on repassera donc pour l’aspect familial ! Même l’ajout d’un sidekick Flubber-like (rien ne se perd tout se transforme) nommé Splat a plus de place dans l’intrigue, tout en étant dans les carcans habituels du comic relief.
Heureusement, Avalonia, l’étrange voyage se rattrape dans son dernier tiers via son twist bien amené et un discours écologique pertinent, renversant l’antagonisme classique de ce type d’histoires. Malheureusement, et au même titre que la bande-originale anonyme d’Henry Jackman (Uncharted 4, Kingsman), le tout se révèle bien trop chiche pour se démarquer.
Nous sommes donc loin de ce que la firme aux grandes oreilles avait proposé avec le formidable Atlantide, l’empire perdu, avec ce Strange World qui s’apparente aisément comme le Disney le plus faible depuis une bonne quinzaine d’années. Pas déplaisant, mais cruellement inconsistant donc !
Avalonia, l’étrange voyage est disponible sur Disney+ depuis le 23 décembre 2022
avis
S'il a parfois du cœur, force est de constater qu'il manque pas mal de muscles à ce Avalonia ! Pas assez aventureux ni surprenant, ce récit pulp familial se voit sans gros déplaisir mais avec l'étrange impression d'un gros gâchis devant les prémices d'un tel univers. Une non-prise de risque absolue qui reste dans les clous avec un manque d'incarnation évident !