Arthur, malédiction, tel un ersatz de Stranger Things, revient réveiller le souvenir d’Arthur et les Minimoys pour le muer en un énorme crachat au genre et au public.
Arthur, malédiction est né de la drôle d’idée de Luc Besson de relire son œuvre pour enfants, par ailleurs très populaire par chez nous, ayant attirée pour rappel 13 millions de spectateurs en 3 opus, en version horrifique. Si Luc Besson est ici scénariste et producteur, c’est le méconnu Barthélémy Grossman qui s’occupe de la mise en scène. Réalisateur de nombreux courts-métrages, étant passé sur des séries passables comme Lascars (remake live de la glorieuse série animée) où No Limit (produite par EuropaCorp, tiens tiens), l’acteur, scénariste et donc, metteur en scène passe à la tête de cette production horrifique, non sans dégâts. Parce que les deux hommes n’ont qu’un profond mépris et une crasse méconnaissance du genre auquel ils s’attaquent, Arthur, malédiction se mue rapidement en un gros navet à petit budget.
Malthananar
Arthur, malédiction suit donc Alex (Mathieu Berger, rappelant Freddie Highmore), fan depuis ses 10 ans d’Arthur et les Minimoys, que sa bande de copains emmène par surprise sur les vrais lieux de tournage du film pour son anniversaire. On connaissait déjà le mépris de Luc Besson pour le film d’action et d’une vision de la jeunesse urbaine observée à maintes reprises dans Wasabi, Banlieue 13, Yamakasi et tant d’autres, chose brillamment reproduite avec sa première incursion dans l’horreur. Parce que tout sonne faux dès les premières secondes : les acteurs jouent affreusement mal, tout semble artificiel, et la mise en scène clipesque-Instagram-2000 de Barthélémy Grossman ne fait que le surligner.
La bêtise crasse des personnages et du scénario font ainsi rapidement d’Arthur, malédiction un produit ahurissant de médiocrité. Le producteur, des années auparavant réalisateur reconnu n’a hélas rien retenu du genre horrifique qu’un sous-produit débile et dénué de la moindre réflexion. Se rêvant en Jason Blum français, histoire de remplir le tiroir-caisse en capitalisant sur une marque déjà connue, on imagine bien les réunions avec les investisseurs, évoquant Stranger Things et toute une jeunesse nostalgique confrontée à l’horreur des œuvres et de l’univers qu’ils ont chéris enfants. Malheureusement, il n’en est rien : les motivations du projet, au-delà des décors, restent floues, et la calamiteuse conclusion viendra nous le confirmer : Arthur, malédiction n’est qu’un insupportable navet, drôle à son propre insu.
Insu-portable
Les rires sont ainsi nombreux devant la nullité du scénario et des répliques lâchées par nos insupportables personnages. Elles sont ainsi nombreuses à susciter l’hilarité tant l’horreur ne se résume ici qu’à de ridicules jump-scare, tués par des compositions en mode électro-posée, tuant une à une toutes les intentions recherchées. Parce que si Arthur, malédiction fait rire, il irrite aussi tout autant. Tant de bêtise et d’invraisemblance résident dans un mépris total pour un genre et un public friand de ce genre de propositions qu’on prend ici pour de doux imbéciles. Parce que ce que Luc Besson a retenu de la jeunesse actuelle, ici obnubilée par son téléphone portable au mépris de ses amis et n’appelant jamais les secours et du genre horrifique, à savoir des mises à morts débiles en enfilade sans la moindre explication, Arthur, malédiction relève du vide abyssal.
On ne saurait donc conseiller, aux fans d’Arthur et les Minimoys comme aux cinéphiles les plus déviants de ne pas s’aventurer dans cette heure et demie qui paraît être une éternité. Défilé de clichés, d’idiotie, d’opportunisme, de fainéantise et d’absence totale de talent, Arthur, malédiction possède au moins le mérite de bien porter son titre. Luc Besson atteste donc, après le four critique et public d’Anna qui se proposait déjà comme une relecture bas du front de Nikita et de Léon, que capitaliser sur son glorieux passé ne suffit plus à faire revenir son talent d’antan. Mini-terreur, maxi-navet, tout petit budget et énorme honte.
Arthur, malédiction est sorti le 29 juin 2022.
Avis
Arthur Malédiction, de par son ahurissante nullité, atteste du mépris pour tout un genre de la part de Luc Besson et de son réalisateur, Barthélémy Grossman. Se la jouant Jason Blum local, la fausse bonne idée de produire un film d'horreur à petit budget lié à une marque reconnue du public se mue ici en un vulgaire et grossier crachat à la face de tout un genre et de son public.