Un bail en enfer reprend le pire des productions Blumhouse pour une mini-série documentaire aussi grossière qu’écœurante.
Un bail en enfer se taille une place de choix sur Netflix. La plateforme au N rouge s’est en effet spécialisée dans le documentaire inspiré de faits réels à forte tendance faits divers. Cette production, signée par Blumhouse Television, que l’on retrouve sur plusieurs plateformes en plus de ses poussives suites sur grand écran, avait en effet déjà proposé quelques films pour Prime Video. Première série documentaire de la boîte de Jason Blum centrée sur 4 faits divers de colocation, Un bail en enfer reprend la surenchère d’effets des productions du studio pour un résultat qui s’avère rapidement lassant, et ce, malgré sa courte durée.
Conlocation
Un bail en enfer débute par l’histoire assez fascinante de Dorothea Puente, femme âgée uniquement d’apparence, qui recèle un passé criminel plus que trouble derrière ses sympathiques lunettes rondes. Et malgré le nombre ahurissant de rebondissements et la qualité de l’histoire, Un bail en enfer épuise déjà. Comme si Blumhouse croyait une fois de plus produire une suite d’horreur bas de gamme dénuée de scénario mais pas avare en jumpscares, l’entreprise fatigue rapidement plus qu’elle ne fascine, malgré des flashbacks animés à la qualité graphique indéniable.
Parce que dans ses meilleures histoires (les premières) la mini-série parasite à coup d’effets grossiers chaque témoignage, les rendant aussi factices et vulgaires que les unes de magazines bas de gamme misant sur la surenchère d’horreur de certains faits divers. Dans ses pires travers (le dernier épisode, inutilement séparé en deux parties), ces effets caricaturaux parviennent ainsi à rendre tout ses intervenants aussi stupides les uns que les autres, et les histoires, même passionnantes, dénués de tout intérêt, laissant même place à un certain écœurement.
Sensationnel sur vain
Parce que, comme dans les pires films de Blumhouse, tout sautille et tout vrombit jusqu’à l’overdose. La tension perpétuelle recherchée laisse rapidement place à la migraine, et Un bail en enfer s’avère finalement aussi vain que caricatural. Il est d’autant plus étonnant de voir Netflix si peu regardant tant la plateforme avait su proposer de brillants projets sur ce même format, du prenant The Keepers à l’impressionnant Wild Wild Country. Un bail en enfer marque ainsi les limites d’un genre qui se carricature ici jusqu’à l’overdose.
La mini-série s’incarne ainsi tel un mauvais train fantôme, remuant et secouant à foison, faute de décors et d’ambiance à proposer. Noyés dans la surenchère et rendant ces fascinantes histoires aussi grossières que poussives, l’on reste plus dégoûtés par la stupidité de l’ensemble plus que par sa quelconque terreur, où inexistante tension. Vivre libre, c’est souvent vivre seul, et ce n’est pas Un bail en enfer qui nous prouvera le contraire, montrant l’enfer de la colocation avec les dispositifs les plus écœurants possibles.
Un bail en enfer est disponible sur Netflix.
Avis
Un bail en enfer aurait pu s'avérer aussi tendu que fascinant s'il ne versait pas dans une surenchère d'effets aussi grossiers que caricaturaux. Il n'en ressort de ce brouhaha vulgaire qu'un immense gâchis, qui en plus de démontrer l'enfer de la colocation, vous en fait presque vivre certains douloureux instants. Une campagne de prévention efficace, mais un programme aussi écœurant qu'outrancier.