Albert Einstein, un enfant à part nous conte l’histoire d’un enfant différent et incompris, devenu prix Nobel de Physique.
Albert Einstein, un enfant à part se concentre sur l’enfance de celui à qui l’on doit notamment la célèbre formule E=MC2. Adaptée du roman de Brigitte Kernel, cette pièce aborde avec pédagogie, humour et poésie la différence et le rapport à l’autre. Un joli moment pour les plus jeunes mais aussi les plus grands.
« On est souvent trop pressé. Si on regardait les gens avec bienveillance, on les critiquerait moins. »
Un génie incompris
Albert hait le sport. Il préfère le piano, lire Kant même si on lui reproche d’être trop petit pour comprendre, et la géométrie. La géométrie surtout, sa meilleure amie. Jouer avec les chiffres, c’est ça qui l’amuse. Et c’est aussi là qu’il trouve refuge quand ses camarades se moquent de lui, que sa mère ne le comprend pas et que la honte l’envahit.
Car Albert est dyslexique. Ses pensées vont vite mais ses mots ne suivent pas. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est un autre mot que les médecins viennent poser sur lui, comme un jugement : autisme. Lui, il ne veut pas d’étiquette. Ce qu’il veut, c’est tout comprendre, qu’on lui explique le monde.
« Moins je comprends une chose, plus je cherche à en trouver le sens. C’est une obsession. »
« Pourquoi les adultes disent que le temps passe vite alors que les enfants trouvent le temps long ? » C’est à partir de ce questionnement que le « trop doué » Albert Einstein inventera le concept de la relativité, expliqué ici avec simplicité. Et le cancre se changera alors en génie !
Une pièce qui interroge notre rapport à l’autre
Ce récit est forcément inspirant pour les enfants car il montre qu’il n’y a pas de honte à avoir à être différent ; que le jugement et les moqueries des autres ne sont que l’expression de leur incompréhension, de leur ignorance, de leur peur ; que le fait de ne pas fonctionner comme tout le monde n’empêche pas d’accomplir de grandes choses.
D’autres valeurs sont également transmises comme l’empathie, l’humilité, ou encore la paix. De manière un peu succincte parfois : « La guerre, ça ne sert à rien » ; « Il faut croire en soi »… Et d’autres fois avec une poésie enfantine qui fait sourire : « les gens qui agressent, ce sont souvent des gens malheureux. Ils n’arrivent plus à être gentils. » ; « C’est bon d’être ami avec un animal, ça met des ailes dans le cœur. »
Une pièce pleine de vitalité
Avec sa mise en scène dynamique, son récit vivant et son propos universel, ce spectacle parvient à s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Les saynettes s’enchaînent avec beaucoup de rythme, de sorte que l’on ne voit pas le temps passer. La fin arrive d’ailleurs un peu vite, on aurait aimé suivre un peu plus longuement l’évolution de ce personnage hors-norme.
D’autant que l’on passe un bon moment avec ces trois comédiens. Dans le rôle d’Albert Einstein, Sylvia Roux est étonnante. Elle incarne avec beaucoup d’habileté et ce qu’il faut de malice le jeune garçon qui nous fait rire, nous attendrit, nous émeut. Et c’est derrière le grand tableau noir dressé au centre de la scène que Tadrina Hocking et Thomas Lempire vont se glisser dans la peau de 17 personnages déterminants de cette tranche de vie, à commencer par les parents d’Albert.
Hormis la grand-mère que nous avons trouvée un peu caricaturée avec sa voix aiguë, son dos vouté et son plaid sur les épaules, tous sont assez finement interprétés. Et notamment l’instituteur, personnage particulièrement jubilatoire et intéressant dans son évolution.
Un spectacle original et intelligent qui réjouira toute la famille !
Albert Einstein, un enfant à part, adapté du roman de Brigitte Kernel « Le monde d’Albert Einstein », mise en scène par Victoire Berger-Perrin, avec Sylvia Roux, Tadrina Hocking et Thomas Lempire, se joue au Théâtre de la Tour Eiffel, jusqu’au 30 avril 2022, le samedi à 14h30 & du 27 au 30 avril, à 14h30, au Théâtre de la Tour Eiffel.
Avis
Cette pièce habilement construite et interprétée est inspirante dans les différentes valeurs et leçons de vie qu'elle transmet. On y découvre l'enfance semée d'embûches de l'un des plus grands scientifiques de l'histoire, à qui fut collée l'étiquette de cancre avant celle de génie.