Le sixième épisode de la saison 3 de Westworld revient titiller la quête identitaire de ce cher William pour nous apporter quelques éléments de réponses.
Attention, spoilers sur la saison 3 de Westworld.
Si le cinquième épisode de la saison 3 développait la nouvelle intrigue autour de Vincent Cassel et de son système quantique Rehoboam, Westworld remet les pieds dans le plat en développant à nouveau les questions existentielles inhérentes au show de HBO. Un retour dans le vif du sujet où quête d’identité et faux semblants s’accumulent pour annoncer un climax mind-blowing.
Pour rappel, A la fin de la saison 2, le personnage joué par Ed Harris tuait sa fille, convaincu que cette dernière était un hôte, avant que lui-même ne se retrouve dans la Forge, testé pour sa fidélité, comme il le faisait pour Delos. De là, on avait la mâchoire qui tombait par terre.
Dans cette troisième saison, William est piégé par Charlotte « Dolores » Hale (qu’on appelle Halores sur la toile) et envoyé en asile psychiatrique. Une vengeance méritée pour toutes ces années de violences impunies au sein de Westworld. Ce cinquième épisode, intitulé Decoherence, retrouve donc un Homme en Noir dans une camisole blanche. Etudié, analysé, traumatisé par son infanticide, il enchaîne les thérapies de groupes et les entretiens avec les thérapeutes avant de subir des lobotomies futuristes où des implants buccaux sont censé lui faire prendre conscience de sa réalité.
Le dit traitement consiste surtout à le faire converser avec ses différentes versions de lui-même, reflets de sa personnalité fractionnée entre le jeune garçon qu’il était, le William de la saison 1 (sous la peau de Jimmi Simpson), l’homme d’affaire altruiste, l’homme en noir sanguinaire. Une assemblée métaphysique pour une thérapie collective qui se termine dans le sang, le véritable William choisissant d’affronter son passé au sens littéral, décidant de vivre pleinement son avenir sans se soucier de ses traumatismes passés. Une prise de conscience alors même qu’il est interrompu dans cette introspection par Bernard et Stubbs. Des réponses encore incertaines donc, une sorte de préambule qui ne va pas bien loin, sinon de montrer que les questions existentielles sont toujours de mises dans Westworld. Des considérations rafraichissantes alors que l’on retrouve un peu de psychologie, même si elle ne conduit nulle part pour l’instant, si ce n’est à une association de fortune, un team-up des plus inattendus.
Des « gentils » qu’on imagine s’allier avec Maeve face à une Dolores qui se défend pourtant de ne pas être aussi manichéenne lors d’un échange surpuissant. Les deux femmes se font face dans une scène rhétorique folle, une joute verbale sur la légitimité de la révolution androïde « tu n’es pas une sainte comme tu n’es pas non plus la méchante de l’histoire. Moi non plus. Nous sommes des survivantes ». Des propos vite diminués par la destruction définitive de Hector par « Halores » qui continue de suivre les plans de la vraie Dolores.
Pourtant, cette dévotion semble également source de violence et de tragédie puisque le personnage joué par Tessa Thompson est tiraillé entre les ordres de Dolores et les émotions ressenties au contact de « sa » famille. Un destin immuable accéléré par le meurtre de « son » fils et de « son » ex-mari qui plonge une nouvelle fois Dolores vers une violence exergue, mais probablement envers elle-même. La version prime refusant de prendre au sérieux les peurs de sa version implantée dans le corps de Hale, l’assassinat de sa famille menace de faire ressurgir le pire de sa personnalité, comme on l’avait vu avec le pédophile dans l’épisode 3.
Nul doute que l’affrontement à venir réserve son lot de surprises, et c’est impatiemment qu’on attend les deux derniers épisodes de la saison 3 de Westworld.