Mais qui est donc Charlotte Hale ? C’est la question que l’on se pose depuis la semaine dernière. Jonathan Nolan et Lisa Joy nous offrent la réponse dans cet épisode 4 de Westworld.
Attention, cet article contient des SPOILERS sur le dernier épisode de Westworld
Lors du season final, on découvrait que Dolores ramenait dans le monde réel 5 hôtes se présentant sous la forme de petites perles. Une qui lui a permis de réincarner Bernard, une autre qu’elle a implanté dans une réplique du corps de Charlotte Hale et encore une autre placée dans un Martin Conells reconstitué (le bras droit impitoyable de Liam Dempsey).
Quels congénères a-t-elle ramenés de Westworld et pour quels pseudo-humains les deux autres boules vont-elles servir ? C’est ce qu’on tente de savoir au cours de cette suite, à l’affut du moindre indice pouvant nous mettre sur la voie. Mais alors que les personnages nous offrent presque sur un plateau la réponse, nous nous retrouvons incapables de déchiffrer ce qu’ils tentent de nous faire comprendre.
« Je te connais intimement [… Je suis] ta plus vieille amie » se targue Charlotte Hale auprès de William qui pense avoir affaire à Dolores. « Après tout le temps qu’on a passé ensemble tu ne reconnais pas ton seul ami ? » s’amuse à dire Martin Conells à Bernard. C’est à ce moment précis que tout était déjà limpide mais que notre cerveau continuait de laguer : « Dolores ? Ça ne peut être que Dolores. Mais en même temps ce n’est pas possible parce que Dolores est Dolores, donc elle ne peut pas être les deux autres en même temps ».
C’est finalement Maeve qui vient mettre un terme à cette profonde impasse : « Tu as juste fait des copies de toi-même » en s’adressant à une des Dolores réincarnée en Musashi (l’ancien hôte de Shōgunworld). On avait oublié une chose essentielle : dans Westworld tout est possible !
On sait donc enfin que sur les 5 perles au moins 3 sont des Dolores : une est Bernard et la cinquième reste un mystère. On pourrait supposer une autre Dolores mais on n’est pas à l’abri d’un nouveau twist. Pour résumer, les seules choses dont on est (à peu près) sûrs :
- Il y a quatre Dolores : une dans le corps de Dolores, une dans celui de Charlotte Hale, une dans celui de Martin Conells, une dans celui de Musashi (Pourquoi son corps ? On ne sait pas).
- Maeve et Bernard sont eux-mêmes (jusqu’aux dernières nouvelles).
- Il reste une perle qui pourrait être une autre copie de Dolores ou de quelqu’un d’autre.
« Je te connais comme personne. Tu me connais comme personne », voilà pourquoi Wyatt connaissait si bien Dolores/Charlotte. Chose intéressante cependant, la Charlotte 2.0 ne semble pas aussi impitoyable que le Martin 2.0 ou le Musashi 2.0, comme si l’actuelle cheffe de Delos n’était pas une copie exacte de sa créatrice, mais une autre version de cette dernière, tiraillée entre 3 personnalités : celle de Charlotte (ses impulsivités humaines), celle de Wyatt (son côté prédatrice impitoyable) et celle de Dolores (une certaine naïveté et douceur). Jonathan Nolan nous donne ainsi une autre piste de réflexion assez poussée comme il avait pu le faire dans Person of Interest sur la question de l’identité et de la résurrection. Nul doute qu’il approfondira son propos par la suite.
Si on la porte toujours dans notre cœur, l’héroïne – incarnée (à la perfection) par Evan Rachel Wood- nous prouve de plus en plus que c’est une psychopathe. Incapable de faire confiance aux autres, elle a fait du proverbe « On n’est jamais si bien servi que par soi-même » son leitmotiv. Pas très étonnant lorsqu’on se souvient que la modification de la personnalité de son amoureux pour une version plus cruelle a été un échec. Pourtant (et contre toute attente), elle semble avoir une certaine foi et sympathie pour Caleb, son bras droit humain. Le personnage d’Aaron Paul serait-il le nouveau Teddy ? C’est possible, mais cela signifierait qu’il pourrait prochainement rallier Bernard, devant les exactions de Wyatt. Affaire à suivre !
Fin de la partie pour l’Homme en Noir ?
Si on voit partout l’ancienne fille du fermier de Westworld c’est peut-être pire pour William qui parait en faire une obsession. Que ce soit juste en entendant sa voix, en la voyant dans le corps d’une autre ou en l’imaginant simplement, il semblerait que l’Homme en Noir ne puisse s’en détacher. Lui qui régnait en maitre dans le parc se retrouve désormais sous la coupe de Wyatt bien décidée à le faire souffrir comme elle l’avait suggéré dans le dernier épisode de la saison 2 : « C’est ce que tu veux, non ? Te détruire. Mais je ne te donnerai pas cette paix. Pas encore«
Quoi de mieux pour cela que de le confronter à sa plus grande peur ? Lui qui ne voulait pas revivre par l’intermédiaire d’un hôte, pour rester libre de ses choix, en serait finalement peut-être un. Si c’est ce que confirmait la scène post-générique du season final, on ne peut ni réellement savoir s’il s’agit du présent, ni même savoir si dans cet extrait William est réellement un hôte revivant la boucle de la pire période de sa vie, ou s’il est encore un humain que Dolores s’amuserait à torturer. On l’a vu dans Westworld tout est possible ! Donc on garde l’esprit ouvert.
Quoi qu’il en soit, plus misérable que jamais à la fin de l’épisode 4, il est confronté à ses démons qui lui apparaissent notamment à travers les fantômes de sa fille Emily et de Dolores. Le souvenir de cette dernière se plait d’ailleurs à lui dire avec une certaine touche d’ironie : « Bienvenue à la fin du jeu« , alors qu’il vient d’être enfermé de force dans un asile psychiatrique par la nouvelle patronne de Delos.
Que signifie cette phrase énigmatique ? Que va-t-il devenir ? Pourquoi Charlotte Hale l’a piqué avec une petite aiguille avant de le faire interner ? Est-il vraiment devenu comme Bernard et les autres ? Réponse, peut-être, au prochain épisode ! En attendant, on va essayer de vérifier qu’on est bien humain et pas une copie de Wyatt…