Après un très bon épisode pilote oscillant entre respect du matériau de base et extension narrative inédite, l’adaptation série de The Last of Us par HBO poursuit son bonhomme de chemin aujourd’hui avec son second épisode. Attention, les SPOILERS sont de sortie !
La semaine dernière, l’épisode 1 plantait totalement le décor de The Last of Us, en retraçant l’Outbreak Day (le jour de la fin du monde connu le 26 septembre 2003), la mort de Sarah (jouée par une excellente Nico Parker) et la sortie de la zone de quarantaine de Boston en 2023. Joel (Pedro Pascal), désormais contrebandier de longue date aux côtés de sa partenaire Tess (Anna Torv), se voit confier la jeune Ellie (Bella Ramsey) par Marlene (Merle Dandrige).
La chef des Lucioles (groupuscule révolutionnaire désireux de s’affranchir du joug des forces militaires) a essuyé de lourdes pertes suite à un deal ayant mal tourné, et ordonne donc à Joel d’amener Ellie au capitole de la ville, en plein no man’s land. Le but : rassembler les Lucioles de la côte Est avant un long périple jusqu’au QG de Salt Lake City.
Ce n’est qu’à la fin de l’épisode précédent que nos héros constatent la valeur inestimable de la « marchandise » qu’ils escortent : Ellie semble immunisée contre le cordyceps (elle s’est fait mordre il y a plus de 3 semaines, tandis que les sujets infectés se transforment en quelques heures maximum). La possibilité d’un vaccin pour sauver l’humanité est ainsi de plus en plus probable !
Alerte aux vilains champis
Cet épisode 2 intitulé « Infected » est réalisé par Neil Druckmann, soit le papa de The Last of Us chez Naughty Dog. Il s’essaye donc pour la première fois à la réalisation-live, et le tout passe comme une lettre à la poste ! En effet, connaisseur du sujet (après tout c’est lui le créateur de l’univers et des personnages), ce dernier adapte donc tout l’arc dans les ruines de Boston, où nous rencontrions pour la premières fois divers infectés à combattre, et notamment les Claqueurs (« Clickers » en VO).
Ces derniers sont donc mis à l’honneur dans cet épisode, dans une séquence d’action sous haute tension et au dynamisme prononcé, où la nécessité de rester silencieux prédomine (stade 3 de l’infection cordyceps oblige, ces derniers sont plus résistants, mais également aveugles du fait du champignon sortant de la boîte crânienne). L’occasion d’apprécier les maquillages plus vrais que nature, associés au cri strident identique des ces ennemis coriaces (profitons-en, on ne les reverra que brièvement dans un seul épisode ensuite…).
The Last of Us Episode 2 offre donc un aspect condensé du chapitre dédié du jeu vidéo, en diminuant drastiquement le nombre d’opposants infectés, mais conservant ces décors de ville délabrés (augmentés par quelques CGI parfois voyants il est vrai) d’une grande fidélité (le musée !). Rayon easter egg, Druckmann se permet même de reconsituer le hall de l’hotel (présent normalement à Pittsburgh en milieu de jeu) avec une grande précision : le jeu vidéo prend vie sous nos yeux !
Joel et Ellie sans pixel
Le plus important dans The Last of Us demeure les personnages, et si Bella Ramsey semblait plus en retrait, cet épisode 2 la met bien mieux sur le devant de la scène. En terme d’interactions avec Joel (toujours aussi peu décidé à accomplir sa tâche) et d’attitude, pas de doute, c’est bien l’intrépide Ellie ! Le débat sur la nature de son immunité trouvera d’ailleurs d’autres échos plus tard dans l’aventure, et le destin tragique de Tess (partie bien trop tôt comme dans le jeu vidéo) suffit à créer un second épisode de qualité.
Cependant, The Last of Us Episode 2 opère quelques changements et ajouts inédits : tout d’abord son introduction le 24 septembre 2003 à Jakarta ! Tout comme la série Chernobyl, on sent une petite influence à la Craig Mazin pour apporter un soupçon de contextualisation globale. Ainsi, le docteur Ibu Ratna (Christine Hakim) est là pour nous faire comprendre que le phénomène est mondial, qu’aucun remède n’aurait pu être développé en quelques heures, et que seul le bombardement pouvait permettre une limitation (relative) de la pandémie.
The Last of Us : confirmation d’un respect vidéoludique
Au détour d’une scène, la série The Last of Us modifie un tantinet le mode de contamination (exit les spores, peu cinégéniques selon Mazin) et justifie de l’esprit de groupe des infectés, en introduisant la notion d’un lien souterrain de par la nature du champignon. Une modification non-dénuée de sens, mais peut-être moins réaliste ceci dit.
Au final, cet épisode 2 aura été celui mettant le plus à l’honneur les infectés (on comprend donc pouquoi Tess meurt à leurs côtés et non aux mains de la FEDRA comme dans le jeu), et une nouvelle confirmation que la série The Last of Us demeure une adaptation réussie. Rendez-vous la semaine prochaine pour le plus bel épisode, mais aussi le plus original !