The Outer Worlds propose une odyssée spatiale tout à fait passable. Correcte, sans être transcendante, voire agaçante par moment.
The Outer Worlds prend la forme d’un space opera vidéo ludique. Né en 2019 des développeurs Obsidian et des éditeurs Private Division, il prend place dans des colonies de peuplement lointaines. Le personnage principal, fabriqué par un docteur Frankenstein spatial, se traînera de planète en planète pour accomplir sa destinée. Dans ce chaos où les entreprises privées défient le gouvernement et mènent à perte des communautés entières, il nous revient la lourde tâche de nous positionner du côté du bien ou du mal pour changer la destinée du système solaire Halcyon. Les genres se croisent alors, entre RPG, aventure et FPS pour accoucher d’un titre protéiforme. Les dialogues à choix multiples influeront sur la suite des événements par des dilemmes grossiers, tandis que les combats accusent une rigidité certaine.
Petit Mass Effect
The Outer Worlds parie gros pour séduire le public. Le space opera est un genre usé jusqu’à la moelle par les arts et cela se ressent hélas. Notre protagoniste, dont le soin nous revient de nommer et de personnaliser physiquement et mentalement, voyage à bord d’un vaisseau usé guidé par un robot aux tons rougeâtres. Ahh… les souvenirs de 2001 l’odyssée de l’espace et Star Wars. Son créateur, Phinéas Welles le balade de colonie en colonie, afin de satisfaire ses lubies. Ici, Alien ou Elon Musk, à choisir selon les affinités. Notre personnage n’évolue donc pas en terrains neufs. Le titre gonflera aussi sa durée d’une vingtaine d’heures par des quêtes secondaires oubliables. À moins que chercher des manuels de bricolage ou des paquets de cigarettes égarés ne fassent partie de votre wish list spatiale.
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Dans ce décor un peu palot, The Outer Worlds crée un chaos humain et animal pour pimenter l’excursion. Chaque chapitre met en scène l’instabilité qui règne dans l’espace. Les 8 planètes explorables regorgent de factions aussi diverses que rivales. La mécanique RPG du titre en joue et suivant nos larcins et nos décisions, notre réputation auprès des groupes fluctuera. Les planètes sont aussi peuplées de créatures aux chara-designs reprenant des modèles animaux bien connus sur Terre, comme les chiens et les dinosaures, mais affublés d’une bonne dose de radioactivité. Les couleurs criardes fusent, jusqu’à donner des canidés spatiaux roses aux taches bleues, témoignant de l’inesthétisme du jeu. Ironie du sort, les écrans de chargement sont peut-être ce que The Outer Worlds a de plus beau. Mêlant l’esthétique steampunk inspirée du XIXe siècle aux affiches propagandistes du XXe, les chargements très longs et très fréquents sur Xbox One deviendront plus supportables.
The Outdated Worlds
Le gameplay de The Outer Worlds lorgne aussi du côté d’un jeu de tir à la première personne pataud. Les combats contre les hors-la-loi, les robots et les créatures sauvages ponctuent chaque phase de déplacement pour meubler la traversée. Le titre propose un large panel d’armes de combat rapproché ou à distance, pour personnaliser l’expérience. Hélas, en dépit de cette pensée, les affrontements accusent un modèle vieilli. Ils se montreront rigides et brouillons. Pour peu que vous vous entouriez de compagnons, bonne chance pour les retrouver dans ces décors criards et fouillis ! Car leur position ne sera pas indiquée, ni dans votre champ de vision, ni sur votre carte… non visible en jeu ! Drôle de choix pour un jeu d’aventure que de reléguer sa carte à une sous-catégorie d’un menu fort peu organisé…
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En effet, le titre s’alourdit d’une patte graphique souvent rebutante et de menus presque autant décourageants. Ce cell shading aux couleurs criardes et absolument pas harmonieuses ne donne vraiment pas envie d’explorer les environnements. Heureusement, les personnages s’en sortent mieux. Bien que leurs visages soient plus grossiers que certains titres sortis sur la génération PS3/Xbox 360, ils restent assez variés et expressifs pour permettre l’immersion. Niveau ergonomie aussi, le titre rappelle l’idée de chaos évoquée plus haut. Les menus sont surchargés de sous-menus eux-mêmes surchargés de texte et d’écrans contextuels mal placés. Faire du tri dans son sac se mue vite en partie de memory, puisque passer le curseur sur chaque élément fait apparaître une fiche descriptive… qui cachera la moitié des autres items.
Balade spatiale de petite envergure
The Outer Worlds essaie de bien faire. Il tente d’ajouter de la profondeur à son intrigue et à ses personnages par de nombreux dialogues et quêtes secondaires pour raffermir leurs liens. Tandis qu’il se veut aussi dynamique par ses affrontements. Hélas, toute cette bonne volonté tombe à l’eau par une forme souvent repoussante. Dès nos premiers pas sur les planètes d’Halcyon, la colorimétrie hasardeuse du titre agresse. Ses mécaniques aussi souffrent de rigidité, de ses combats à ses menus désordonnés. Néanmoins, il reste possible d’y passer outre et apprécier ce space opera comme un jeu de moyen standing aux ambitions correctes.
The Outer Worlds est sorti en 2019 sur PC, PS4 et Xbox One. Puis, en 2020 sur Switch et 2023 sur la nouvelle génération de consoles. Sa version ultime (augmentée de 3 DLC) est offerte sur l’Epic Games Store du 4 au 11 avril 2024.
Avis
The Outer Worlds est pavé de bonnes intentions. Malheureusement, le produit fini accuse de nombreuses tares qui en ternissent le portrait. Ses combats poussifs, ses graphismes limite repoussants et ses menus labyrinthiques portent préjudice à cette aventure spatiale. En dépit d'un scénario qui manque de subtilité et d'originalité, l'aventure peut tout de même s'apprécier en tant que production de moyen standing.
- Scénario
- Gameplay
- Durée
- Graphismes
- Bande-son