Dragon Quest Monsters s’offre une nouvelle mouture oscillant entre nostalgie, Pokémon et graphismes parfois disgracieux.
Pour fêter ses 25 ans, le spin-off Monsters de Dragon Quest s’offre un troisième opus. La nostalgie est au rendez-vous puisqu’il porte sur la jeunesse de Psaro, antagoniste de Dragon Quest IV (initialement sorti sur NES en 1990). Pas de panique, nul besoin de connaître son histoire sur le bout des doigts. Ce Monsters 3 revient largement sur son enfance. La quête principale, quant à elle, repose sur ses conflits avec son père durant son adolescence. Frappé par une malédiction, Psaro ne peut attaquer le moindre monstre. Sa parade, dresser des monstres pour les faire combattre à sa place, comme dans Pokémon !
Un pur produit Dragon Quest
Dragon Quest Monsters 3 développe une intrigue correcte. S’agissant d’un spin-off, il est normal que la qualité de l’intrigue ne puisse se vouloir supérieure aux standings de la saga principale. Les premières heures de jeu semblent d’abord faire office de tuto géant. Des nombreuses quêtes de faible envergure (sauver un bébé rat ou venger une tribu de yétis étranges) se succèdent afin de saisir les bases du gameplay. Une fois la difficulté intermédiaire débloquée, l’histoire se resserre sur Psaro. Bien que sa quête de vengeance l’amène à se créer des amis comme des ennemis, ce plot manque finalement un peu de profondeur. Et comme à l’accoutumée pour les connaisseurs de la saga, Monsters 3 mêle toujours humour, conflits militaires et puissances transcendantes.
Et toujours comme à l’accoutumée, l’aventure affiche une durée de vie généreuse. En flânant dans les mondes à la recherche des trésors disséminés, le compteur atteint vite les 40 heures. Son bestiaire de plus de 500 monstres permet aussi de passer un bon bout de temps à tous les attraper, d’autant que le jeu propose un nouveau système de saisons. Lorsque Psaro et sa bande arrivent dans les mondes, ils sont tous régis selon le cycle habituel des saisons. Alors, selon que l’on se trouve en hiver ou en été, le bestiaire n’est pas le même. Manière astucieuse de nous faire passer le plus de temps possible dans le jeu, chaque saison durant quelques minutes. Et une fois l’aventure finie, de nouveaux challenges seront à relever, comme la possibilité d’affronter de nouveaux bosses. En multi-joueurs aussi, l’opus propose pléthore de modes de jeu.
Le prince des monstres
Le gameplay de Dragon Quest Monsters 3 repose principalement sur la composition stratégique de son équipe en amont des combats. Dès lors, les affrontements en eux-mêmes ne constituent pas la partie la plus intéressante du jeu. À ce titre, pouvoir les mettre en mode rapide ou même en automatique sera vite salvateur. En effet, le bestiaire particulièrement fourni permet de moduler l’expérience comme chacun l’entend. Plus bourrin, magicien, ou encore équilibré, tout le monde pourra composer l’équipe qui lui correspond le mieux !
Cette grande liberté est permise par la capacité à transporter 2 équipes et, surtout, la fusion de monstres. Dragon Quest Monsters 3 propose un système de synthèse de monstres qui permet de créer de nouvelles créatures à partir de deux parents choisis dans notre « garde-monstres ». Si l’on peut créer des monstres basiques, ceux dotés d’un liseré doré seront plus forts. Alors, le jeu pousse à essayer toutes les possibilités afin de tomber sur le ticket gagnant. D’autant qu’il y aura de la place pour tout le monde, puisque nous transporterons jusqu’à 8 monstres. L’occasion de penser stratégie, en s’assurant de créer des monstres soigneurs ou réduisant les capacités ennemies !
À la poursuite d’un passé glorieux
Hélas, techniquement, ce Dragon Quest Monsters 3 compose avec une Switch aux capacités qui s’essoufflent. Lors du recrutement d’un monstre, ou en accédant au menu de synthèse, l’écran montre une fâcheuse tendance à se figer durant quelques secondes. Encore, s’il ne s’agissait que de cela. Côté graphismes, les espaces extérieurs affichent des textures baveuses et inélégantes. Le mode portable dilue quelque peu ces faiblesses par la petitesse de l’écran… Ces décors désolés sont fort heureusement contrebalancés par des personnages et des monstres très joliment modélisés.
Cette patte graphique en cell-shading estompe hélas la patte d’Akira Toriyama, encore et toujours chargé du chara-design des personnages et des monstres. Plus globalement, cet opus reprend tous les éléments qui ont fait les lettres de noblesse de la saga. Il se dote ainsi d’une bande-son quasi-similaire à de nombreux de ses frères. Et oui, le mythique jingle qui se déclenche lorsqu’on remporte un combat est de la partie. Il ne faudra donc pas attendre de fantaisies de la part de Dragon Quest Monsters 3.
À l’ombre de la nouveauté
Dragon Quest Monsters 3 propose une aventure tout à fait honnête, grâce à sa durée et ses modes en ligne divers. Cet opus se montre donc accessible aux nouveaux arrivants dans l’univers Dragon Quest, grâce à sa gestion intéressante des monstres et son intrigue correcte. Cependant, il montre aussi une saga qui capitalise sur ses héritages et plutôt frileuse à l’innovation et au renouvellement.
Dragon Quest Monsters le Prince des Ombres est sorti le premier décembre 2023, uniquement sur Nintendo Switch.
Avis
Square Enix puise dans le passé de sa saga Dragon Quest pour célébrer ce 25ème anniversaire du spin-off Monsters. Il en résulte un jeu qui regarde plus en arrière qu'en avant. Ce, malgré un système de gestion des monstres amusant et une intrigue sympathique.
- Scénario
- Durée
- Gameplay
- Graphismes
- Bande-son