Shock Corridor est un long-métrage de Samuel Fuller sorti en 1965. Nous vous proposons de revenir sur ce classique du cinéma.
Samuel Fuller met en scène dans Shock Corridor les traumas de l’Amérique d’alors : Vietnam, nucléaire, communisme, ségrégation raciale… Par le truchement d’un journaliste cupide qui intègre un asile psychiatrique à la recherche d’un scoop, le spectateur est invité dans l’antichambre étasunienne, chaque patient étant porteur d’un mal moderne.
Comme voilé à la face du monde, ces individus sont le produit d’une Amérique du Nord broyeuse de conscience qui contient difficilement ses rejetons les plus sensibles, que Fuller remet en jeu avec une fougue percutante. Sa caméra radiographie l’humanité brûlante derrière les traumas indélébiles, le tout encadré d’un N&B expressionniste du plus bel effet (signé Stanley Cortez, chef op’ de génie). Soutenu par un acteur central charismatique, la descente aux enfers se double d’une facette individuelle terrible où le pseudo-héros perd progressivement pied d’avec la réalité alentour.
Si son historiette amoureuse apparaît comme datée, il n’en reste pas moins que la portée politique du long-métrage résonne encore aujourd’hui avec une force unique, éloignée quelque part de l’efficacité narrative du remake signé Scorsese (Shutter Island). A découvrir sans tarder.
Fiche technique
Réalisation : Samuel Fuller
Casting : Gene Evans, Constance Towers, Peter Breck
Date de sortie : 15 septembre 1965 / reprise le 25 janvier 2006
Synopsis : En vue d’obtenir le prix Pulitzer, un journaliste cynique et ambitieux (Peter Breck) se fait passer pour un fou et interner dans un asile afin d’enquêter sur un meurtre. Mais plus il se rapproche de l’assassin, plus sa propre folie le guette…