La gentillesse et la timidité mêlées, Christophe Deroo, auteur d’un premier long-métrage remarque,Nemesis, aka Sam Was Here, étonne. Son oeuvre est aussi angoissante et paranoïaque que l’homme est généreux et accueillant. Au fil d’un entretien où les années 80 tiennent comme imaginaire commun le haut du pavé, on reste l’oreille tendue devant un fondu du cinéma déjà responsables de quatre œuvres (Spaceman, Le Hall des Pendus, Polaris, Skom) remarquées en festival.
Avec lui, on remonte l’enfance, de son « choc […] gamin » devant Beetlejuice à de son envie de « faire de l’animation ». Avec un phrasé simple et sans fioritures, l’homme exprime son admiration contrastée pour Hollywood, là où les films sont branchés sur du « 1 000 hertz, à fond la caisse tout le temps ». D’abord dressé à l’art du dessin, Deroo parle avec passion des comics, cet univers qui lui « évoque mille choses différentes ». Au fil de notre échange, on découvre un homme qui fait rejaillir son observation paranoïaque du monde devant « la voix au bout d’un téléphone ou la restitution d’une caméra de surveillance », ces éléments constitutifs d’une vision du monde parfaitement retranscrite dans son premier long, Nemesis.
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