Harry Potter fête ses vingt années, l’occasion pour tout le casting de la célèbre licence magique de se retrouver dans les décors originels. Entre acteurs, réalisateurs et producteurs, ces retrouvailles valent-elles vraiment la peine d’être vécues ?
Harry Potter 20ème anniversaire : Retour à Poudlard avait d’abord fait parler de lui pour les mauvaises raisons : l’auteure J.K. Rowling aurait d’abord été écartée, avant de finalement apparaître pour une poignée de secondes dans cet évènement anniversaire. Si la créatrice du sorcier à lunettes est bel et bien présente, elle complète une impressionnante réunion où l’on retrouve, pêle-mêle, acteurs emblématiques se revoyant quelquefois pour la première fois depuis la fin de la saga, réalisateurs évoquant une expérience forcément particulière tout cela dans les fameux (et fabuleux) décors de Stuart Craig. Si l’ensemble s’apparenterait presque à un bonus nostalgique en forme de cadeau fait aux fans, quelques anecdotes semblent pourtant réellement entretenir le mythe.
Amour, gloire et amitié
Ce qui agace toujours (un peu), c’est le ton souvent très lisse et professionnel de ce genre d’exercice qui retire quelque peu d’authenticité à l’ensemble. Tout le monde s’auto-congratule, est où a été formidable, pleure, rit et joue à merveille une palette d’émotions d’un exercice d’auto-promotion parfaitement rythmé et calibré. Cependant, comme dans le récent Being James Bond qui revenait sur l’expérience de Daniel Craig dans la peau du célèbre agent secret, derrière le véhicule promotionnel se cache quelques images et anecdotes qui valent (réellement) la peine d’être connues. Ce qui frappe dans ce Harry Potter 20ème anniversaire : Retour à Poudlard, c’est tout d’abord de s’apercevoir qu’au-delà de retrouver Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint, l’on retrouve surtout Harry, Hermione et Ron.
Parce que le casting parfait opéré il y a 20 ans éclabousse toujours l’écran, et l’on découvre grâce au cheminement de ces trois acteurs que la destinée de leur personnage avait une résonance toute particulière avec leurs propres vies. Même si ne seront évoqués les ravages de la célébrité sur de jeunes enfants qu’au détour du cas tout particulier d’Emma Watson, qui a bel et bien failli quitter la saga, jamais le sort d’un Daniel Radcliffe ne sera évoqué, y préférant être convoqué à tous ses mentors dans le film et au cinéma, avec notamment les géniaux Alan Rickman, Robbie Coltrane et Ralph Fiennes, que l’on découvre sans prothèse pour cacher son nez sur le tournage, retrouvant en quelques secondes le ton si particulier que l’acteur avait offert à son incarnation de Voldemort.
Émotion, rires et larmes
Outre le fait d’aborder des amitiés réelles et un véritable sentiment de famille qui régnait sur le tournage, l’on peut aussi découvrir quelques anecdotes intéressantes sur la partie technique. Chacun des réalisateurs évoque ainsi son expérience, et si l’on a forcément une préférence pour Alfonso Cuarón qui a réalisé le meilleur épisode de toute la franchise (et confié un exercice à un Rupert Grint prouvant qu’il était véritablement Ron Weasley dans la vraie vie), c’est le cinéaste derrière Quatre mariages et un enterrement et d’Harry Potter et la Coupe de feu qui l’emporte. Parce que le réalisateur alors âgé d’une soixantaine d’années, qui voulait véritablement voir une scène de bagarre palpable entre les jumeaux Weasley a voulu réellement en découdre avec l’un d’entre eux pour enfin avoir cette impression de réalité, jusqu’à y laisser ses côtes et nombre de douleurs.
On pourrait aussi revenir, une fois de plus, complimenter les décors de Stuart Craig, et ainsi découvrir que les centaines de bougies de la Grande Salle étaient bel et bien allumées et accrochées à de simples fils de pêche et tombaient une à une, au milieu d’un véritable banquet offrant ainsi une réelle impression de buffet gargantuesque. Mais l’on préfèrera, pour conclure, évoquer les disparus, et le grand Alan Rickman qui était le seul sur le plateau de tournage à détenir la vérité sur la fin de la saga et ne l’avait révélé à personne. L’hommage rendu à tous ces talents regrettés, offre ainsi, en plus d’anecdotes personnelles sur la résonance de la saga dans les vies de chacun, quelques raisons forts valables de replonger dans cette grosse madeleine de Proust qui n’a heureusement pas le goût de crotte de nez.