Le biopic est un genre très prisé au cinéma ces derniers temps. Avec Une vie, James Hawes s’aligne dans cette tendance et montre qu’il a saisit les subtilités de l’exercice.
Ces dernières années, nombreux sont les réalisateurs à s’être essayés à la peinture d’une vie ; Oppenheimer, Maestro, Napoléon et plus récemment Bob Marley… N’en déplaise à Ridley Scott, un biopic ne peut décemment pas contenir l’entièreté de la vie du personnage principal. Et ça, James Hawes l’a parfaitement compris.
L’histoire vraie d’un héros méconnu
Dans Une Vie, c’est Anthony Hopkins qui endosse le rôle de Nicholas Winton, puis Johnny Flynn pour la version plus jeune. Bien que le titre du long métrage laisse entendre une histoire foisonnante de détails et d’action, James Hawes s’est concentré sur un point essentiel. Si vous ne connaissez pas Nicholas Winton, c’est un des héros de la Seconde Guerre mondiale. De banquier londonien, il est devenu le sauveur de pas moins de 669 enfants promis à un sort funeste dans les camps d’extermination. Et c’est précisément cette histoire que raconte le film.
James Hawes raconte l’abnégation absolue de Nicholas Winton. Ainsi qu’il le dit lui-même, c’est des enfants dont il est question. Toute la trame narrative se concentre autour de son acte héroïque et c’est amplement suffisant. En alternant savamment entre les souvenirs de Winton jeune et ceux d’un Winton âgé qui ne parvient pas à oublier, le biopic nous entraine dans une histoire bouleversante.
Une intensité narrative écrasante
Même si un spectateur averti s’installe dans la salle en sachant ce qu’il s’apprête à voir, le long métrage saisit aux tripes. L’intensité de l’histoire capte entièrement l’attention. De fait, les souvenirs de Nicholas Winton jeune créent une angoisse transmissible aux spectateurs. On tremble avec lui, on espère qu’il y arrivera, et surtout, on a peur en même temps que lui. La partie historique du film relatant la manière dont il a réussi à mettre en place l’opération n’est ni trop longue, ni trop barbante. C’est exactement ce qu’il faut pour intéresser sans dégoûter.
Les plans rapides et condensés succèdent à des scènes plus posées pour expliquer tout le processus. Les moments de pause apportent une respiration bienvenue puis on se laisse à nouveau prendre par l’histoire. Au bout du compte, on ne s’ennuie jamais devant Une Vie.
Des acteurs bouleversants
Le film est porté par Johnny Flynn autant que par Anthony Hopkins. Le premier incarne un Winton qu’on qualifiera de sensible, un peu nerveux. Il est bien difficile de ne pas ressentir de l’empathie pour lui. C’est d’autant plus touchant de le voir ainsi, comparé à l’ampleur de ce qu’il a accompli. Le second, monstre du cinéma qu’on ne présente plus, est tout simplement bouleversant.
Helena Bonham Carter (la mère de Winton) campe un soutien infaillible. On aurait peut-être souhaité que son rôle soit légèrement plus long. Au-delà du cinéma, elle prouve que les mères jouent un rôle déterminant dans la vie de leurs enfants. Il y a donc un côté rafraichissant dans son personnage, elle est toujours là et ne laisse jamais tomber son fils.
Une vie est donc un biopic amplement réussi. Le long métrage raconte intelligemment une histoire qui mérite d’être bien plus connue. Aux âmes sensibles, pensez aux mouchoirs. Et pour les connaisseurs de l’histoire, la scène clé est parfaitement réussie. Si on la voit venir et qu’on s’attend à sangloter, l’effet n’en est pas moins puissant. On ressort du film le cœur battant, la larme à l’œil.
Une vie sortira en salle le 21 février
Avis
Surnommé le Schindler britannique, Nicholas Winton illustre la force d'un juste parmi les nations. Son histoire touchante mérite d'être mieux connue et James Hawes lui rend un bel hommage avec Une vie, un biopic réussi à aller voir.