Monument du jeu vidéo autant qu’icône ayant traversé les frontières, il paraît logique que Tomb Raider passe par la case « série d’animation ». En effet, après que Lara Croft soit apparue sur grand écran, l’aventurière britannique poursuit ses pérégrinations chez Netflix avec La Légende de Lara Croft.
Même si vous n’avez jamais touché à une manette, impossible de ne pas savoir à quoi fait référence la saga Tomb Raider. Véritable marqueur culturel et technologique de l’ère Playstation, la franchise perdure encore de nos jours 28 ans après son tout premier opus. Une archéologue sexy en mini-short qui bute du malfrat avec ses 2 flingues tout en voyageant aux quatre coins du monde pour chasser diverses reliques antiques : oui c’est Lara Croft, riche héritière britannique et véritable Indiana Jones au féminin.
Après presque 20 ans d’histoires rocambolesques, l’héroïne la plus célèbre de l’Histoire du jeu vidéo aura subi un reboot complet en 2013 : une nouvelle origin story en mode survivaliste qui consistera au final la « Survivor Trilogy » (ça ne s’invente pas) avec Rise of the Tomb Raider et Shadow of the Tomb Raider !
Tandis que Lara Croft n’est toujours pas revenue dans le monde du gaming depuis 2018, Tomb Raider – la légende de Lara Croft entend continuer l’histoire (oui tout est canon) dans cette série animée produite par Powerhouse Animation Studios (Castlevania). Netflix est désormais la boîte de production numéro 1 pour les adaptations vidéoludiques (Arcane, Cyberpunk Edgerunners, The Witcher, Onimusha, Devil May Cry..), mais pour les néophytes : de quoi ça parle ?
Tomb Raider Semi-origins
Pour rappel/information : Lara Croft est une jeune femme orpheline de 21 ans et passionnée d’archéologie qui va s’engager dans une expédition avec ses amis étudiants et son mentor Conrad Roth. Malheureusement, le navire s’échouera sur une île perdue au large du Japon, tandis que Lara apprendra à survivre face à diverses menaces. Malheureusement, Conrad trouvera la mort, autant que l’innocence de sa protégée. Par la suite, l’héroïne se dressera face à l’organisation Trinity, découvrant par la même occasion leur implication dans l’assassinat de son père.
Tomb Raider – la Légende de Lara Croft prend la suite avec une Lara de 24 ans, toujours hantée par la mort de Roth 3 ans plus tôt. Tandis qu’un artefact chinois est dérobé dans son manoir, l’aventurière va reprendre du service pour traquer Charles Devreaux : un pilleur dont le passé est également lié à l’Ordre de la Trinité.
Même s’il s’agit d’une suite, La Légende de Lara Croft peut se voir comme un stand-alone tant les quelques liens aux opus prédécesseurs sont mis sur le bas côté, voire même un brin faciles (le deuil de Conrad Roth semblant toujours d’actualité étrangement). On retrouve le bon Jonah en acolyte de premier plan et..c’est à peu près tout !
Jeune Lara Croft devient grande
Une faiblesse pour les uns, une force pour les autres car cette nouvelle trame de Tomb Raider s’articule finalement comme un point de jonction entre la trilogie Survivor (une jeune Lara plus raliste et humaine) et l’ère classique de Lara Croft (la badass ultime faisant des cabrioles tout en maniant le flingue). Une manière astucieuse et bienvenue de boucler la boucle, tandis que l’aspect globe-trotting global se permet d’être généreux.
On regrettera parfois une direction artistique moins singulière que souhaitée, malgré qu’on voyage du Chili à la Chine en passant par Paris, Istanbul ou l’Iran. Une variété de biomes qui sied parfaitement à Tomb Raider, tandis que chaque épisode se focalise sur une relique à récupérer (chaque étape du fil rouge narratif global). Une structure vidéoludique donc, mais qui ne paraît jamais réellement programmatique.
Là où le bat blesse cependant tiendra dans la tonalité globale de ce Tomb Raider – la Légende de Tomb Raider : largement moins violente que ses opus précédents, on sent une volonté de toucher un large public. La résultante est une Lara plus iconique que jamais (jusque dans un climax qui embrasse pleinement son héritage), mais moins fouillée malgré quelques flash-backs sporadiques efficaces nous offrant les clés de ses traumas.
Tomb Raider-sploitation qui fait à peu près le job
La dramaturgie s’attarde donc moins sur elle ou ses compagnons que sur son antagoniste : un aventurier « double maléfique » classique en somme, mais relativement efficace dans son jusqu’au-boutisme. Et même si le reste du trombinoscope se veut peu mémorable (dont la fille de Roth faisant un rapide coucou), on retrouve enfin dans Tomb Raider le personnage de Zip (le tech guy disparu depuis Tomb Raider Underworld) avec un côté truculent.
Bref vous l’aurez compris, ce Tomb Raider – la Légende de Tomb Raider n’a rien d’exceptionnel ni de profondément incontournable. Pourtant, cette itération avant tout à destination des fans de l’archéologue coche globalement toutes les cases de la bonne adaptation pour une aventure rythmée et plaisante..mais qui manque d’un soupçon d’identité pour pleinement convaincre !
Tomb Raider – la légende de Lara Croft est disponible sur Netflix
avis
Fusillades, cascades, infiltration, poursuite..tout le cocktail de Tomb Raider se retrouve dans la Légende de Lara Croft, prolongement de la trilogie reboot Survivor vidéoludique. Malgré un cahier des charges bien rempli, on regrettera un léger manque d'audace dans l'exploitation de son héroïne, devenant de faction l'aventurière iconique classique de la saga au détriment d'une psychologie mise en retrait. Néanmoins une pioche sympathique, rythmée et dépaysante pour les fans de la plus grande protagoniste de l'Histoire du jeu vidéo !