Malgré une véritable pandémie mondiale, la saison 10 de The Walking Dead vient enfin de se conclure, péniblement, même si son final nous a régalé.
Face aux Chuchoteurs, plus rien ne va, même si les communautés s’entraident pour palier à l’absence déchirante de Rick. On va être honnête, comme les évènements principaux de la 10e saison de The Walking Dead (notre critique du season premiere) remontent à belle lurette, on s’en souvient moyen. On se concentrera donc sur les derniers épisodes, sorte de bonus offerts par AMC pour nous remonter le moral en ces temps tristounets.
Angela Kang à la production rompt définitivement avec le style de Gimple, pour le plus grand bonheur de ses spectateurs qui reviennent, doucement, vers la série mère de la chaîne AMC, bien mise à mal par le Coronavirus, pas celui avec les zombies, mais celui IRL. Pourtant, si la direction scénaristique continue d’être méga longue et de nous faire patienter pendant des plombes devant des rebondissements léthargiques, la fin se veut novatrice et aussi curieux que cela puisse paraître, nous on a bien aimé. Na.
We Are The Walking Dead
Cette citation des comics, reprise dans la saison 6 de la série, n’aura jamais été plus à propos qu’en ce moment. Alors pour la faire courte, si le show s’était senti redynamisé par le départ de Andrew Lincoln, on ne pige pas bien les flashbacks et flashforwards qui semblaient tenir à cœur aux scénaristes. Michonne et Daryl ont morflé, évidemment, pendant que certains se rappellent le bon vieux temps, avant que les Chuchoteurs n’arrivent dans le paysage. Surtout qu’avec Samantha Morton pour diriger ces nouveaux méchants, la vieille troupe se liquéfie devant une actrice qui sait véritablement jouer. D’un regard elle renvoie toute la colonie à l’école et nous offre un méchant qui a enfin de la gueule.
Forcément, on apprécie de voir la trame des principaux adversaires de The Walking Dead être adaptée avec autant de bonne foi depuis les comics de Robert Kirkman. Si quelques libertés sont prises, les têtes sur les piques ne sont par exemple pas toutes les bonnes, certain(e)s sont graciées d’un sursit narratif quand d’autres voient curieusement leur arc s’arrêter net, mais dans l’ensemble, on a le droit à de la bonne tension des familles pour booster un peu l’ensemble. Alors oui, Michonne s’offre des vacances à la mer sorties de nulle part et l’implication des Sauveurs contre Beta et les hordes de zombies est inexistante, mais globalement, tout est là pour prodiguer une suite logique et convenable aux évènements précédents. Sans être révolutionnaire, c’est bien fichu.
Le monde à l’envers
Arrive la crise de la covid et avec elle, la décision un peu bizarre de nous offrir six épisodes supplémentaires pour conclure la 10e saison de The Walking Dead qui en compte désormais 22 au lieu des 16 traditionnels. Pourquoi pas. L’histoire principale terminée, avant que le Commonwealth ne montre le bout de sa civilisation, on se demande donc à quoi on aura droit si ce n’est un teasing bien inutile. Si le côté inutile n’est pas loin, force est de constater que AMC nous propose une forme directement adaptée de celle de Fear The Walking Dead. Le monde à l’envers on vous dit.
Ainsi, on nous propose sans préambule six épisodes constitués en anthologie et un casting réduit, covid oblige. D’ailleurs tout ce petit monde était invité à emménager sur place, dans les locaux de… Alexandria, malin non ? Mais revenons-en à nos zombies. Conscient d’évoluer au sein d’une même et unique proposition télévisuelle, le Walking Dead Universe tente donc une approche plus personnelle. Au plus près de ses personnages, la réalisation se veut plus fine et s’arme d’une caméra plus intimiste, des angles plus serrés pour que jamais on ne perde une goutte de sang, de sueur ou une larme. Le show retrouve son aspect humain et psychologique alors que les walkers se font plus rare. Le goût pour Kirkman la psyché humaine face à l’apocalypse revient donc sur le devant de la scène. Ouf !
En plus des pérégrinations de Daryl et de Carol, pour bien nous annoncer que les deux loubards nous entraîneront bon gré mal gré dans leur aventure solo, on alterne donc les épisodes qui se focalisent chacun sur un couple de personnages. Entre Aaron et le prêtre qui reprend du poil de la bête ou Eugêne et Princesse qui vrillent, voilà un petit tour d’horizon qui permet de plus apprécier les différences de chacun tout en mettant en valeur des personnages secondaires vite effacés par les têtes d’affiche. Alors même si on n’est pas tout le temps passionné par ce que l’on nous met sous les yeux, un effort est fait, il est de bon ton de le noter.
De même, et on conclura là-dessus, le final (et l’entièreté) de cette saison 10 de The Walking Dead donne enfin toute latitude à Jeffrey Dean Morgan avec une ligne narrative en forme de rédemption bien sympathique. Emprisonné, relâché, utilisé, jouant tour à tour les martyrs, les espions, les infiltrés, la figure paternelle ou le paria, voilà qui ne manque pas de donner de l’épaisseur à au personnage. Surtout quand le show nous fait le plaisir de conclure sa saison par un épisode entièrement focalisé sur le passé de Negan, avec une certaine Lucille, jouée par nulle autre que Madame Hilarie Burton Morgan, la femme à la ville de JDM. De quoi nous donner carrément envie d’un spinoff de ce genre sur l’évolution de cet anti-héros qui pue la classe plutôt que celui avec Caryl. Ou Darol comme vous préférez.
Malgré un season finale puissant, brutal, émotionnel, bref, ce pourquoi on aimait The Walking Dead à la base, on est curieux de voir comme évoluera la série lors de sa 11e saison, qui arrive le 23 août prochain chez nous. Ce teasing inopiné n’était-il que poudre aux yeux ou les études de personnages prendront-elles définitivement le pas sur l’intrigue globale ? Réponse cet été.