Après 6 ans d’absence, Rick Grimes revient dans TWD et s’offre avec The Ones Who Live une conclusion à son périple zombifié, pour le meilleur, comme pour le pire. Évidemment.
Repêché, soigné et emprisonné par le CRM, Rick Grimes se résout à monter les échelons dans ce nouvel ordre mondial alors que Michonne fait tout pour le retrouver. 6 ans ont passé depuis que le personnage incarné par Andrew Lincoln s’est sacrifié pour sa famille (Vin Diesel serait fier) et le retour du protagoniste de The Walking Dead n’en finissait plus d’être fantasmé par les fans du show de AMC. Avec The Ones Who Live, diffusé sur Paramount chez nous, la récompense est là, palpable, même si, malheureusement, elle continue de porter en elle les scories de la série mère, définitivement contagieuse.
Créée par Scott Gimple (également showrunner), Danai Gurira et Andrew Lincoln, nul doute que la série tant attendue était pourtant entre de bonnes mains, ou du moins dans des mains intéressées puisque les deux acteurs principaux avaient ici leur place dans la writers room. De quoi promettre de belles choses narratives et des développements qui correspondraient au mieux à nos héros incarnés depuis maintenant 14 ans (de façon discontinue mais bon on va pas chipoter mémé dans les orties). En tout cas, force est de constater que le show est produit directement par les personnes impliquées et cet état de fait confirme cependant que c’est avec amour que sera réalisé cette continuité de l’arc TWD. Mais pas que.
« I see dead people… »
Alors on est salés, parce que les zombies c’est bien mais chez AMC c’est pas jojo, sauf qu’il est vrai que The Ones Who Live est plutôt sympathique. A des années lumières des erreurs que sont World Beyond ou Dead City mais n’arrivant pas à la cheville de Daryl Dixon ou de certains moments incroyables (si, on le dit) de The Walking Dead, la série OG, ou de Fear The Walking Dead. Ainsi, ce nouveau show essaye tant bien que mal de tirer son épingle du jeu. Son angle ? L’amour, avec un grand A.
Un pari risqué mais qui fonctionne. La trame scénaristique n’avait de cesse de montrer Michonne endeuillée et dans le déni lors du pseudo décès de son Rick chéri et c’est donc naturel de continuer l’intrigue avec elle, qui incarne la force émotionnelle de ce revival romantique. Si de son côté Rick est lui presque lobotomisé après des années de captivité et d’endoctrinement politico-militaire (on y reviendra), c’est évidemment l’amour que les deux survivants se voue qui permettra à ces épisodes de fonctionner.
Opérant comme un tandem, comme un montage alterné pour montrer chacun des protagonistes se rapprocher inexorablement l’un de l’autre, c’est là la véritable force de The Ones Who Live. Seulement composée de 6 épisodes de presque une heure, les temps mous sont assez inexistants pour être mentionnés et les quelques rares fautes de rythme viennent plutôt de respirations ou de considérations psychologiques (cf le passage entre Gabriel (Seth Gilliam) et Anne (Pollyanna McIntosh)) pour mieux cerner les intentions de tous, dans un monde où l’amour (ou toute relation) reste pourtant plus dangereux que de déambuler seul.
A ce propos, il est bon de noter que dans sa folie indépendante pour retrouver celle qu’il aime, Rick va jusqu’à se couper la main (calme toi Michel, c’est dans le premier épisode) et enfin s’accorder avec le personnage tel que Robert Kirkman l’avait écrit. Il était temps.
Pourtant, même si cette passion anime et motive les héros à se retrouver et tout faire péter, leurs retrouvailles paraissent factices. La faute à une écriture lourdingue qui n’hésite pas à contredire l’essence même de ce qu’étaient nos personnages. Le point noir de cet argument réside évidemment en Rick, totalement lavé de tout charisme (sauf sa barbe) et qui craint tout acte de rébellion envers sa nouvelle hiérarchie. Alors certes il faut bien un leitmotiv et quelques rebondissements pour empêcher nos tourtereaux de s’envoler main dans la main, mais le fait est que de leader énervé et inflexible, le Rick de The Ones Who Live n’est plus que l’ombre de celui qu’il était. Peureux, manipulable, faux ou même fourbe, le sheriff n’est plus et sa rédemption n’en est que plus laborieuse. Ecrit à la truelle, ce revirement abscond et justifié aux forceps devient cependant très mignon dès lors que ce revers narratif s’articule autour du passif romantique des deux héros. Aaah l’amour.. Que voulez-vous, on reste de grands émotifs.
Dans l’ensemble, le show se tient plutôt bien et certains passages sont même très bien soignés. Le look des militaires est plaisant, inédit sans être outrancier, les seconds rôles sont anecdotiques mais pertinents et les séquences parfois haletantes. L’ensemble demeure cousu de fil blanc mais la tension demeure palpable dans des élans héroïques ou survivalistes de bon cru. L’action y est lisible, la photographie soignée et originalement axée autour d’une coloration rouge inquiétante, tandis que l’iconographie du couple principal est portée à son paroxysme dans des scènes vibrantes qui montrent que TWD en a encore sous le capot. Oui madame.
En soit The Ones Who Live n’est ni bonne ni nulle, juste symptomatique des errances habituelles de la série mère. Des non-sens narratifs et une absence de caractérisation honnête des personnages viennent amoindrir un plaisir qui n’est pourtant pas absent. Dommage, juste dommage.
La saison 1 de The Ones Who Live est diffusée sur Paramount depuis le 29 mars 2024.
Avis
Plutôt sympathique et bien menée, la série The Ones Who Live montre les retrouvailles tant attendues entre Rick et Michonne dans une conclusion proprette mais néanmoins empreinte des scories inhérentes à TWD... cool mais lourdingue.
Un commentaire
Se plaindre du fait que Rick soit different après 8 ans de captivité est….un choix. Tout le but de l’épisode 4 est d’essayer de comprendre ce qui l’a rendu si effrayé à l’idée de pouvoir enfin peut-être revivre. Je trouve cet aspect de la critique ironique considérant que leurs caractérisations sont beaucoup plus fidèles que celle de Daryl à Paris.