Encore une fois, la série The Boys vient de s’offrir un ride méchamment jouissif pour une saison 3 absolument déli-fuckin-cieuse sur Amazon.
Butcher et ses copains essayent toujours de venir à bout de Homelander, plus dangereux et taré que d’habitude, et ils vont pour cela s’octroyer les services d’un héros soi-disant disparu. Inutile d’y aller par quatre chemins, la nouvelle saison de The Boys, tout juste diffusée sur Amazon Prime, vient de nous coller une grosse claque, purement et simplement. Un retour jubilatoire, jouissif même, alors que le final nous laisse paradoxalement un goût de facilité en bouche. Mais on chipote.
Toujours développée par le mastermind Eric Kripke (Supernatural, L’agence ou La prophétie de l’horloge), cette nouvelle saison de The Boys permet au bonhomme de retrouver la présence de Jensen Ackles qui sera ici un Soldier Boy légèrement différent des comics, un pre-Homelander encore pire que son blondinet de successeur. De quoi peindre un tableau encore plus corrosif des super-héros irrévérencieux de Garth Ennis. Une dinguerie.
Diabolicieux !
Pour éviter de tourner en rond, on va vite fait énumérer ce qui pèche dans cette saison 3 de The Boys et vue le résultat, ça sera vite expédié. Déjà, on trouve dommage que le plot principal, à savoir l’alliance de Butcher et de Soldier Boy face à un Homelander complètement vrillé, ne prenne le pas sur les autres lignes narratives. Par exemple le développement de la psyché de Black Noir est vite balayé tandis que la relation entre Kimiko et Frenchie est elle aussi rapidement évincée. Ça semble un rien forcé et ça méritait de plus amples digressions. Pour une fois qu’on demande un peu de longueurs…
De même, si la tonalité générale de la saison surfe majestueusement sur une évolution carrément vénère de cet affrontement tant attendu, celui-ci est teasé de façon ahurissante dans l’épisode Herogasm, une folie furieuse, mais se voit expédié en deux coups de cuillère à pot dans l’épisode final, alors qu’on attendait un mano a mano pas piqué des hannetons. Donc dommage. Cependant, force est de constater que ce dernier épisode apporte bon nombre de conclusions pour les intrigues initiées dans cette storyline tout en amorçant de nouveaux rebondissements pour la prochaine saison. Une réussite rare, surtout vu la densité des éléments abordés. On comprend donc que la baston ait été légèrement condensée, mais dommage quand même.
Bref, maintenant que ça c’est dit, revenons à nos moutons. Que c’était bon. Si on voyage des décors de hangars désaffectés à des maisons de campagne bucoliques, on peut dire que le paysage se prête assez astucieusement aux idées les plus incongrues portées par les showrunners. Entre la visite d’un urètre par un héros microscopique, un pastiche énervé de Captain America ou les hallucinations dessinées de Black Noir, il y en a pour tous les goûts. Des élucubrations potaches parfaitement intégrées à une intrigue sombre, mettant sous le feu des projecteurs l’instabilité (quel euphémisme) de Homelander. Antony Starr est d’ailleurs excellent, parfait en psychopathe manipulateur qui ne demande qu’à sombrer dans la folie et dont on suit avec délectations les pires perversités comme la plus innocente fragilité.
Des sujets plus graves comme le consentement et le harcèlement sont mis en avant avec malice pour égaler les considérations actuelles et permettre un discours pertinent sur le vivre ensemble et apporter un regard acéré sur la parentalité en général. Ainsi, avec l’introduction de Soldier Boy (Petit Soldat en français, berk) The Boys parvient à éviter la redite des saisons précédentes (notre critique de la saison 2) et développe son propos sur la filiation et l’incongruité de voir des héros surpuissants se balader librement au sein de la population ou du gouvernement. De comédie noir satirique, on verserait presque dans la dystopie de Watchmen, le crade et l’irrévérence potache en plus. Surtout que le show se targue de rendre palpable la violence, aussi bien physique que psychologique, par des mouvements de caméra virtuoses et des effets visuels qui mêlent parfaitement les CGI avec les effets pratiques pour un rendu réaliste et diablement jouissif.
Encore une fois The Boys nous offrent une saison magistrale, sans aucune faute de rythme malgré des épisodes d’une heure, et termine d’asseoir la maestria du trio Kripke, Rogen et Goldberg qui regorgent de plaisir à nous étaler la perversité d’un Antony Starr au sommet de son art. Vite, la suite !
La saison 3 de The Boys est disponible sur Amazon prime.
Avis
En sombrant encore plus dans la folie de Homelander, la saison 3 de The Boys atteint des sommets télévisuels inégalés en matière de gore et d'irrévérence, un indispensable pour les fans de dystopie super-héroïque bien vénère.