Décidément, ce fut une belle année animée du côté des super-héros avec des monstres comme Les Indestructibles 2, des malheureusement passés sous le radar comme Teen Titans GO ! ou encore ce Spider-Man : New Generation qui va gagner son statut de culte.
Pensons tout haut une minute. Imaginons que Sony ait sorti son Venom atroce, calibré pour plaire sans se prendre la tête, histoire d’engranger le brouzouf et s’en servir pour produire des œuvres plus respectueuses, mais en même temps bien plus risquées comme Spider-Man : New Generation. Okay, on a du mal à y croire et on penche davantage pour une équipe ayant pondu ce film en mode ninja. Qu’importe, au vu du résultat on est prêts à remercier quiconque a soutenu ce projet, même à l’aveugle.
Spider-Man : New Generation te caresse la rétine
Parce que si nos attentes étaient grandes concernant le film produit par Phil Lord (également co-scénariste) et Chris Miller – les gars de La Grande Aventure LEGO, 22 Jump Street, etc. – , on peut désormais dire qu’elles ont toutes été contentées. Visuellement, on assiste à une technique d’animation inédite qui semble donner vie au papier. À mi-chemin entre le comics et la 3D classique, le long-métrage utilise autant les spécificités des BD, comme les onomatopées ou encore la colorisation caractéristique, que le jeu de profondeur de la 3D pour nous offrir un hommage fidèle, original, enchanteur.
Sans compter que le trio de réalisateur (Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman) sait se servir du matériau, se livrant à une mise en scène inspiré, alternant découpage en comics et séquences d’action vertigineuses. Jeu de lumières, de cadrage, de montage… le film rivalise d’ingéniosité pour nous régaler avec une aventure rythmée, drôle, touchante et épique à tous les niveaux.
On est tous Spider-Man
Là où le métrage frappe le plus fort, c’est bien dans son récit, véritable déclaration d’amour à notre Tisseur préféré. En usant de Miles Morales (qu’on espère voir en live maintenant), New Generation se veut plus moderne, plus ouvert, et surtout différent de l’origin story classique de Peter Parker. Le jeune garçon aux origines latino-africaines n’est pas le neveu de Tante May. Toute la difficulté va être de s’inspirer sans copier pour trouver son propre style, devenir le héros qu’il veut être et non pas celui qu’il cherche à imiter. Le métrage parle ainsi autant de passage de témoin que de passage à l’âge adulte. Surtout qu’il n’y a pas qu’un seul Spidey.
En se servant du multiverse, les scénaristes joue avec la figure iconique pour ne plus traiter de l’homme, mais du masque. Avec une galerie de Tisseurs volontairement très diversifié, le film parle au super-héros qui sommeille en chacun tout en brisant la solitude de l’Araignée. On est face à une œuvre riche et extrêmement généreuse dans la représentation de son affection pour la création de Stan Lee. Qu’on soit connaisseur ou non du Spiderverse, on ne peut qu’être touchés par cette envie de bien faire… qui fait très bien.