Le silence de l’ombre est une histoire sous forme de conte pour aider à surmonter ses émotions lors d’un deuil.
Le silence de l’ombre est une jolie bande-dessinée qui aborde avec intelligence, douceur et fantaisie la thématique de la perte d’un être cher.
Du haut de ses 10 ans, Nao était heureux que son grand-père le pousse sur sa balançoire. Un peu plus fort et il aurait presque pu toucher le ciel ! Mais c’est finalement le vieil homme, terrassé par une crise cardiaque, qui ira rejoindre les étoiles… Face à cette absence soudaine, Nao est bouleversé. Sa maman, qui a déjà vécu un chagrin similaire, emmène alors son fils dans ses souvenirs d’enfance pour lui montrer qu’elle le comprend et l’aider à accepter la disparition de son grand-père.
L’imagination comme super-pouvoir
Un tas d’émotions traversent le petit Nao qui vient de perdre son grand-père. La tristesse évidemment, mais aussi le sentiment d’abandon, de solitude ; ou encore l’incompréhension ou la colère… Face à elles et à cette absence si soudaine, le petit garçon se sent seul et perdu. Le ciel s’assombrit alors et les rires se taisent. Et déjà, on est ému par ces premières pages pleines d’authenticité.
Heureusement, il existe un espace dans lequel la beauté et l’espoir peuvent toujours se frayer un chemin. Un lieu dans lequel les êtres qui nous manquent peuvent exister d’une autre manière. Un endroit où les arbres et les animaux peuvent parler et nous aider à croire que tout est possible pour que l’ombre ne finisse pas par prendre toute la place à l’intérieur et que le cœur ne gèle pas. Cet endroit, c’est l’imaginaire…
Une approche du deuil tout en délicatesse
Cet album déborde de tendresse ! Il s’ouvre et se referme sur la bienveillance et la douceur de cette mère, comme une longue étreinte à l’intérieur de laquelle l’imaginaire aurait ouvert une bulle pour partir s’y ressourcer, y trouver un peu de paix. Le texte est sensible, il ne brusque rien, les dessins sont très beaux et la mise en page audacieuse.
Ainsi, les premières planches posent le contexte avec beaucoup de sensibilité et dévoilent des personnages touchants et attachants. D’autant que les dessins s’attardent beaucoup sur les regards, très expressifs, et sur la manière dont les émotions s’emparent du corps. Les choix de couleurs et leur évolution sont également très évocateurs et permettent de bien ressentir les différentes ambiances qui se succèdent.
Un voyage introspectif qui sensibilise
À travers l’histoire de Nao et celle de sa maman, Le silence de l’ombre transmet des messages importants qui aideront les plus jeunes à appréhender la perte d’un être cher. En rappelant par exemple que nous ne réagissons pas tous de la même manière au chagrin, que pleurer n’est pas un signe de faiblesse ; en aidant à intégrer l’idée que la vie a une fin ; ou encore à ne pas perdre de vue la beauté qui continue à exister…
On regrette juste que les auteurs passent un peu vite sur la relation de Nao avec son grand-père et sur ce que ressent le petit garçon au début et à la fin du récit. On aurait aimé passer un peu plus de temps avec eux. Car l’essentiel de l’album est finalement consacré à l’histoire dans l’histoire. À cette aventure onirique et fantaisiste qui met en scène sa maman lorsqu’elle était petite, et dans laquelle on se laisse néanmoins transporter avec plaisir.