Tout juste diffusée sur Apple TV+, la série Shrinking est une ode aux sitcoms du début des années 2000 et propose une dramédie très attachante via son casting, son humour et ses thématiques.
Veuf depuis moins d’un an, un psychothérapeute essaye de se remettre du décès de sa femme en tentant une nouvelle approche plus personnelle avec ses patients. Une thérapie qui aura des répercussions sur sa vie de famille. Un pitch très sombre pour la dramédie (mix de drame et de comédie pour ceux du fond) Shrinking, une série diffusée sur Apple TV+ à la forme pourtant légère malgré de lourds sujets abordés. Une petite pépite doucereuse.
Créée par Bill Lawrence, à qui l’on doit la géniale Scrubs, Shrinking marche donc dans les pas de cette inégalable série avec en prime Jason Segel (Marshall de How I Met Your Mother), également co-créateur aux côtés de Brett Goldstein. Un florilège donc pour tous les aficionados de ce genre de show, surtout que l’on retrouve tout le sel de ces productions good feeling, aux situations rocambolesques malgré les poncifs des postulats initiaux. En bref une jolie découverte, qui fait plaisir en nous faisant à la fois rire et pleurer. Que du bon.
Marshall vs the mournings
Maintenant que vous avez l’inénarrable morceau de musique « Marshall vs the machines » dans la tête, on peut enfin parler entrer dans le vif du sujet. Or, évidemment, malgré cette saison bon enfant, Shrinking n’est pas exempte de défauts et on va donc commencer par développer ce qui pose parfois problème ici.
Tout d’abord, si c’est également ce qui fait la force du show, retrouver tous les stéréotypes des sitcoms peut parfois peser un peu lourdement sur la qualité globale de l’ensemble. Ainsi, les personnages sont tous particulièrement clichés, entre la voisine intrusive au bon coeur, le mentor attendrissant mais détestable, l’amie (avec affinités), la fille en crise d’adolescence etc, on navigue en eaux connues. De même, qui dit sitcom (ou dramédie pour Shrinking), dit peu de décors. En perpétuel huis-clos, le show offre de petits espaces à ses protagonistes qui déambulent comme des poissons dans leur bocal, avec parfois l’impression d’être pris au piège. Mais on chipote.
On chipote parce qu’évidemment tout ceci participe au charme de la chose. Ainsi retrouver les personnages clichés permettent de naviguer en terrain connu, d’être agréablement à l’aise avec ces nouveaux protagonistes sans s’en trouver trop désappointé. Et puis surtout, force est de le constater, ils sont super attachants les bougres !
Certes, le casting aide beaucoup. Ainsi Jason Segel est parfait en psy dépressif suite à la mort de sa femme qui peine à s’en remettre tout en élevant sa fille. De même Harisson Ford, décidément bien motivé pour apparaître dans plusieurs séries, est exemplaire avec son humour froid de pince sans rire, tout comme Christa Miller continue de jouer les garces avec délice. Soit un panel d’acteurs incroyables pour donner vie à ce petit microcosme fort attendrissant.
En effet, sous couvert de rire et d’égayer nos froides soirées, Shrinking est assez pertinente dans son récit pour se permettre d’évoquer des sujets aussi compliqués que Parkinson ou le deuil de façon élégante. A l’image des sept étapes du deuil justement, la série parvient à articuler son récit selon la rémission du protagoniste, lente mais visible, et imagée par les rebondissements humoristiques du show. De même l’insertion des criminels ou le mariage homosexuel sont autant de petits ajouts bénéfiques qui viennent parfaire ce joli tableau sociétal.
Si Shrinking ne prend pas beaucoup de risque dans son traitement formel ou narratif, elle n’en demeure pas moins comme une sitcom efficace, un moment doucereux devant lequel se détendre le sourire aux lèvres, avant de relancer une nouvelle fois Scrubs ou How I Met‘.
Shrinking est disponible sur Apple TV+
Avis
Sans révolutionner le genre de la sitcom ou de la dramédie, Shrinking se pose en parfaite gourmandise sérielle dont la légèreté se trouve parfaitement soutenue par des sujets sociétaux importants, sans compter un casting exceptionnel.