Coup de polish pour Astro Boy ; Netflix vient d’adapter Pluto ! Ses 2 premiers épisodes composent avec des irrégularités, mais convainquent.
Cette série Pluto par Netflix adapte fidèlement le manga éponyme de Naoki Urasawa, publié de 2003 à 2009. L’intrigue prend place dans l’univers d’Astroboy créé par Osamu Tezuka, un monde futuriste où robots et humains cohabitent. Elle se focalise vite sur l’inspecteur Gesicht, un robot enquêteur, qui doit résoudre une série de meurtres inquiétants. Un mystérieux assassin s’en prend aux 7 robots les plus puissants du monde. Le meurtrier laisse à chaque fois un symbole macabre de son geste; il plante des cornes sur la tête de sa victime. Tel un Détective Conan, l’agent Gesicht doit élucider au plus vite ce mystère, afin d’éviter de nouveaux assassinats barbares.
Plutôt bon
Pluto aborde le thème de l’identité dans un monde gagné par la technologie. Cet axe peut, à première vue, faire grincer des dents, tant il a été éculé ces dernières décennies. Et son premier épisode pourrait presque donner raison à ses détracteurs. Bizarrement construit, il peine à donner envie de continuer. Il démarre convenablement, en présentant ses personnages et en tissant une intrigue autour de l’identité du meurtrier. Cette belle lancée est rapidement coupée par une seconde partie d’épisode qui peine à faire sens sur le moment et coupe hélas l’intrigue dans son élan. Elle se consacre uniquement sur Paulo Duncan déblatérant sur la musique à son robot domestique, North 2. Le public se trouve brutalement coupé de cette affaire criminelle de grade ampleur, en se retrouvant face à des personnages qui tardent à être concernés par cette hécatombe…
Toutefois, Pluto développe vite une enquête immersive. Sa vocation internationale (Suisse, Japon, Turquie…) permet de changer d’air. Plus encore, son rapport au divin intrigue, puisque Pluto est le dieu de la mort chez les romains. Dès lors, ses personnages s’interconnectent adroitement, chacun apportant son aide pour résoudre l’enquête et appréhender le coupable. Ainsi, les combats jouissent d’une fluidité remarquable et de CGI plus que convenables. Tandis que les passages d’enquête, sans être les plus prenants, parviennent à ménager de bons questionnements et suspens.
Plutôt très bon
Avec sa direction artistique chapeautée par Shigeru Fujita (L’Attaque de Titans, Death Note…), Pluto ne peut décevoir. Si sa charte graphique est, à première vue, moins ambitieuse que d’autres productions Netflix comme Devilman Crybaby, le titre se défend ! Les plans d’ensemble font la part belle à de sublimes décors, tant intérieurs qu’extérieurs. Les hauts buildings rappelleront les ambiances futuristes de Ghost in the Shell ou Akira. Tandis que les espaces intérieurs fourmillent de détails. Les personnages, quant à eux, s’apprécieront bien plus en plans rapprochés. Les visages et les vêtements arborent des couleurs harmonieuses et de subtils jeux d’ombres et de reflets.
Pluto s’apprécie aussi par sa bande-son soignée, signée Yugo Kanno. Éclectique, elle ne s’enferme jamais dans un genre. Chaque piste s’adapte aux émotions des personnages et à ce que la série veut faire ressentir à ses spectateurs. Le passage centré sur Paulo Duncan brille ainsi par des morceaux de piano très justes. À l’inverse, les passages de combats appellent plutôt à des sonorités sourdes et puissantes empruntées aux blockbusters.
Plutôt à retenir
Cette série Pluto se démarque par la volonté qu’elle porte à adapter le plus fidèlement possible l’œuvre de Naoki Urasawa. Elle bénéficie d’une animation élégante portant une attention toute particulière à ses décors. Tandis que les longueurs du premier épisode ternissent quelque peu la maîtrise de son intrigue. Mais pas de panique, Pluto mérite d’être visionné.
La série Pluto est sortie le 26 octobre 2023 sur Netflix. Elle comporte 8 épisodes d’environ 1 heure.
Avis
Pluto se relève rapidement de son premier épisode scindé en deux parties qui cohabitent mal. Sa réalisation étudiée et les questionnements qu'elle pose sur la technologie et le divin valent le détour.