Bien que ce ne soit pas l’envie qui manque, nous éviterons de comparer ce Papillon avec le film porté par Steve McQueen et Dustin Hoffman, ces deux noms étant suffisants pour faire pencher la balance. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un remake, mais d’une nouvelle adaptation qui ne cherche absolument pas à séduire les amateurs de l’ancienne.
Laborieux. Il ne faut pas se mentir, sans être d’une durée excessive (un peu moins de deux heures) le long-métrage nous a pourtant paru bien long. On aurait tendance à pointer du doigt le réalisateur Michael Noer qui rend une copie bien sage sans chercher à personnifier le récit. Les événements s’enchaînent sans qu’on se sente impliqué émotionnellement, la caméra traitant, hors quelques exceptions, le tout avec une certaine froideur. Quant au duo composé de Charlie Hunnam et Rami Malek, ils jouent systématiquement la même partition depuis Sons of Anarchy (Hunnam) et Mr Robot (Malek).
Dans l’enfer carcéral. Néanmoins, si Papillon ne déborde pas de talent, il y a de l’envie ! Chez les acteurs en premiers lieux, le tandem démontrant d’une alchimie sincère, ingrédient ô combien indispensable. Puis dans cette image de la prison guyanaise, véritable troisième personnage, qui créer le désespoir nécessaire. Le film se rattrape ainsi dans la mise en scène de l’inhumanité de ces lieux sordides briseurs de rêves. Une mécanique implacable qui permet à Papillon de faire fi de ses imperfections émotionnelles pour proposer un plan large plus intéressant.