Mine de rien est une comédie sociale qui raconte le projet fou d’un groupe de laissés pour compte bien décidé à prendre son destin en mains.
Mine de rien avait réussi à nous faire de l’œil. Deux chômeurs qui décident de construire un parc d’attraction « artisanal » sur une ancienne mine de charbon désaffectée pour relancer l’attractivité de leur village… Rien d’ultra original, mais on s’est dit que ça allait nous faire du bien, un peu de bons sentiments, en cette période prolongée de confinement.
On s’est dit qu’on allait rire un peu, s’attacher à des personnages, à leurs espoirs, manger des pommes d’amour et jouer au chamboule-tout… Mais rien de tout ça. Le tour de manège nous a laissés de marbre.
Zoom sur la misère sociale
Dès les premières minutes, l’ambiance est posée. Images d’archive, airs d’accordéons, chansons de mineurs, maisons en briques rouges et familles en crise nous accueillent dans les corons du nord. Le handicap, la maladie, la mort, la solitude, la pauvreté, la perte d’emploi, la séparation, les luttes sociales… Pourquoi choisir quand on peut réunir tous les sujets sensibles ?…
Il y a Arnault – interprété par Arnaud Ducret – qui tente péniblement de « reconquérir » ses deux ados ; sa mère – jouée par Hélène Vincent – atteinte d’Alzheimer et qui ne se sépare jamais de sa boîte de chocolat en poudre… remplie des cendres de son mari… ; son ex-femme et son tout aussi insupportable avocat de nouveau mari… Tout un microcosme qui se débat dans des conditions d’existence compliquées.
« Ici, on a nos vies, nos familles, nos copains. Nos tombes aussi. »
Et l’émotion dans tout ça ?
On peut donc dire que le film propose un terreau fertile pour l’émotion et la comédie. Sauf que, pour que ça prenne, encore aurait-il fallu qu’une certaine tendresse se dégage des personnages… Mais aucun d’eux n’a su nous toucher.
En effet, ils sonnent creux, manquent de profondeur, d’intensité, et tombent parfois dans la caricature (les deux ados notamment, auxquels il ne manquait que le cheveux gras). Du coup, rien ne se passe. On ne rit pas plus qu’on ne pleure. Même les amourettes nous laissent de marbre. Autant dire qu’on est bien loin d’un The Full Monty, et on passe tout le film à se désoler de tant de potentiel inexploité.
Un parc sans attraction
Même lorsque l’action en vient à se concentrer sur la création de ce fameux parc d’attraction bricolé avec les moyens du bord, le film passe à côté de toute la magie qu’un tel contexte aurait pu/du faire naître. Ça partait pourtant bien avec ces caddies recyclés en auto-tamponneuses et ces wagons miniers reconvertis en train fantôme ! De quoi sourire face à l’ingéniosité et la détermination de cette petite bande…
Étrangement pourtant, cette partie du film sensée réchauffer les cœurs est bâclée. Les moments de partage, de folie, de joie, de fête attendus sont éclipsés au profit d’une fin précipitée et absolument sans surprise. Mais ce qui n’est pas plus mal, finalement. Car, Mine de rien, 1h25 c’est long quand l’émotion n’est pas au rendez-vous.