Mean Girls : Lolita Malgré Moi fait son grand retour au cinéma, 20 ans après le succès du premier film. Tina Fey, scénariste de la version de 2004, est de retour à la production de ce long-métrage, largement inspiré par la comédie musicale « Mean Girls » lancée à Broadway en 2018.
En 2004, le film Mean Girls : Lolita Malgré Moi propulse Lindsay Lohan au rang de super-star. Ce remake de cette comédie devenue culte, réalisé par Arturo Perez Jr et Samantha Jayne, s’annonce fidèle à son grand prédécesseur. Fidèle oui, et même peut-être un peu trop.
Première règle : le mercredi, on porte du rose.
Cady Heron (Angourie Rice), nouvelle dans un lycée où tout le monde se connaît, est confrontée à la dure loi d’une jungle prépubère. Cady se retrouve bien malgré elle à côtoyer celles qu’on appelle les Plastiques. Jusque-là, même scénario que le Mean Girls de 2004. Mais justement, cette fidélité est poussée dans le détail extrême. Pour un œil avisé, les costumes sont absolument les mêmes. Le casting aussi, puisque Tina Fey reprend son rôle de Mlle Norbury. Si pour s’asseoir à la table des Plastiques, la règle est de porter du rose tous les mercredis, on peut dire que cette règle traverse les 20 ans qui séparent les deux films.

Cette redondance est ce qui fait défaut au film. Aucune surprise, on sait exactement ce qui va se passer, la scène va se dérouler. C’est un remake, certes, mais cette fidélité retire une grande partie de l’intérêt du film.
Un opéra rock moderne
La force du Mean Girls de 2024, c’est l’utilisation de la musique. De prime abord, personne n’a envie de voir des gamines insupportables se mettre à chanter. On pourrait donc y aller à reculons. Et pourtant, c’est plus que largement réussi. Dans toute bonne comédie musicale, il y a une petite chanson douce, le moment des amoureux qui se retrouvent. Pas ici. Guitare électrique, batterie et basse, la bande son du film est très rock et c’est un pur plaisir. Les basses sont si intenses qu’elles en font grésiller les enceintes des salles obscures. La bande originale du film saura ravir les oreilles des spectateurs musiciens.

Les transitions entre ces scènes chantées et le retour à la vie lycéenne sont rythmées par des riffs musicaux aux petits oignons. Parties chantées, oui, mais donc parties dansées aussi. Une gradation dans le plaisir visuel. Entre chorégraphies filmées en plan séquence, explosions de couleur et de rose en tous sens, on ne sait plus où donner de la tête.
Le film donne également la part belle à l’usage des réseaux sociaux. En effet, vingt ans séparent les deux premiers films et les choses ont donc changé. Cet usage des dernières technologies est plus que réussi. Du plan vertical à la juxtaposition de courtes vidéos, on se laisse emporter dans ce tourbillon médiatique proposé par le long-métrage.
Regina George, véritable Queen B.
Impossible de parler de Mean Girls : Lolita Malgré Moi sans parler de Regina George. C’est la peste par excellence, celle qu’on a tous connue dans notre adolescence. Renée Rapp prend la succession de Rachel McAdams dans ce rôle. Blonde, vêtue de cuir et de rose, elle est le pendant rock’n’roll de la Barbie de Greta Gerwig. Étoile montante de la pop américaine, Renée Rapp crève l’écran dans ce film. Elle est ignoble, détestable, méprisante. Et c’est juste génial. Elle campe une Regina George presque plus insupportable que celle de 2004.

Toute bonne reine du lycée se doit d’être accompagnée d’acolytes. La bonne copine qui tient le sac et qui acquiesce naïvement. Karen (Avantika Vandanapu) et Gretchen (Bebe Wood) sont toujours aussi idiotes, si ce n’est plus. Ce cliché de la gonzesse superficielle et profondément débile est plus que largement exploité dans le cinéma, mais il faut avouer que c’est toujours un plaisir à regarder. On adore détester ces stéréotypes de nanas écervelées.
Mean Girls : Lolita Malgré Moi a donc le mérite d’être honnête dans son propos. Tout est généreusement poussé à l’excès au point où c’en est délicieusement déjanté mais surtout plus que rafraîchissant à regarder.
Mean Girls : Lolita Malgré Moi sortira au cinéma le 10 janvier 2024
Avis
Le reboot de Mean Girls : Lolita Malgré moi ne brille clairement pas par l’originalité de son scénario, la reproduction à l’exactitude de certaines scènes lui fait défaut. Ce film se démarque de son culte prédécesseur par l’usage de la musique et des réseaux sociaux, une idée brillamment exploitée qui en fait toute sa singularité.