Le sanatorium est un thriller glacial qui nous enferme dans un hôtel de luxe coupé du monde où se produisent des disparitions inquiétantes.
Le sanatorium nous emmène au cœur de Alpes suisses, dans un ancien sanatorium transformé en hôtel de luxe. Jusque là, un décor qui semble plutôt idyllique. Mais la découverte d’un corps mutilé et la disparition d’une femme vont rapidement transformer ce lieu de rêve en véritable enfer…
Elin est une inspectrice de police en arrêt de travail depuis un an. Elle est venue accompagnée de son petit-ami Will pour fêter les fiançailles de son frère avec lequel elle entretient des relation tendues depuis un drame familial survenu durant leur enfance. Mais l’ambiance n’est pas vraiment à la fête. En effet, peu après qu’un corps a été retrouvé dans la montagne, la fiancée de son frère disparaît mystérieusement. Une violente tempête empêchant la police de venir sur place, Elin va alors se charger de l’enquête…
Une atmosphère glaciale
L’isolement, la neige, la tempête, une bâtisse au passé trouble… On ne pourrait pas faire plus froid et inquiétant comme ambiance. Grâce à son écriture très visuelle, Sarah Pearse nous offre ainsi un cadre idéal pour un huis clos angoissant. En effet, on a parfois l’impression de ressentir le vent sur notre peau ou d’entendre la neige crisser nous nos pas. Et forcément, la lecture n’en est que plus immersive et prenante.
D’autant que, si les personnages sont intéressants, ils sont assez peu attachants. Et si c’est habituellement une caractéristique que nous présentons comme un défaut, dans ce cas précis ce n’est pas tellement gênant. Au contraire même, cela ne fait qu’ajouter à l’angoisse qui plane au-dessus de ce lieu qui se révèle de plus en plus inhospitalier.
Un thriller en demi-teinte
Les amateurs du genre reprocheront toutefois à ce thriller d’abuser de drames et secrets enfouis, de rebondissements assez prévisibles et de poncifs qui malmènent un peu la crédibilité du récit. On peut aussi regretter qu’il n’y ait pas davantage de cohésion entre les personnages et de réalisme dans les liens qui les unissent. Le petit ami d’Elin par exemple, Will, ne nous est jamais apparu comme tel tant les sentiments sensés les unir sont imperceptibles dans leurs comportements.
Pour autant, on ne se fait pas prier pour enchaîner ces chapitres courts et rythmés qui rendent la lecture très agréable. Et ce n’est pas tant l’intrigue en elle-même qui nous tient finalement en haleine, mais davantage ce décor froid et hostile et cette sensation d’isolement qui nous accompagnent tout au long de la lecture. L’épilogue, qui laisse présager une suite, nous a toutefois laissés perplexes… Pas sûr que nous soyons de la partie.