Imaginez Emme Stone, Olivia Coleman et Rachel Weisz avec des rôles écrits à la mesure de leur talent. Le tout réalisé par le réalisateur de Lobster et de la Mise à mort du cerf sacré… Un mirage ?
Fort des succès critiques de ses précédents films, le réalisateur grec Yorgos Lanthimos continue son bonhomme de chemin avec toujours plus de moyens, à l’image de la Favorite, comédie dramatique à l’époque la reine Anne d’Angleterre au début du XVIIIe où deux femmes de la cour tentent de s’attirer les faveurs de la dirigeante… Quel qu’en soit le prix.
La première des évidences, c’est le talent des trois actrices principales de ce film. On se délecte de cette confrontation impitoyable entre l’apparente ingénue incarnée par Stone et la terrifiante Weisz. Au programme de ce numéro qui cache la fourberie derrière des masques souriants, se révèle une belle réflexion sur l’amour intéressé (l’est-il vraiment ?).
La Favorite, un drame à l’humour piquant
La réalisation de Lanthimos a souvent un aspect hypnotique. Cette fois, tout en amenant ses grands angles et ses plans que personne d’autre n’oserait faire dans un film historique, il demeure plus lisse qu’à l’accoutumée. Mais ce n’est que pour mieux raconter son histoire.
Alternant habilement l’humour et le drame noir avec des dialogues ciselés et colorés, il donne à son récit un ton qui rappelle bien entendu le(s) monument(s) du genre, comme Les Liaisons dangereuses (version de Forman ou de Frears, qu’importe !). Bref, vous l’aurez compris, La Favorite ne démérite pas sa présence aux Oscars – pas comme celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom – et permet aux cinéphiles de commencer l’année en beauté !